La décision de restructuration de la subvention des carburants annoncée récemment par le gouvernement libyen de Dbeibah, entraînera « certainement » des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, prédit l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) dans une note publiée samedi 20 janvier 2024.
Annoncée le 10 courant afin de lutter contre la contrebande « excessive » en Libye, cette décision est de nature à créer une augmentation de la demande sur les carburants tunisiens… ce qui engendrera des effets contradictoires, ajoute le think tank tunisien.
D’une part, « cela augmentera les recettes fiscales de l’Etat, puisque ce produit est sous le monopole de l’Etat à travers la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (STIR) ».
D’autre part, « la hausse de la demande engendrera une augmentation des importations des carburants, ce qui entraînera un épuisement des réserves nationales en devises », souligne l’IACE.
« Or, la Tunisie est appelée à préserver ses réserves en devises, durant la conjoncture actuelle, et ce, afin d’améliorer sa croissance économique et honorer ses engagements de paiement d’une dette extérieure de 850 millions d’euros en février 2024 ».
De plus, « une augmentation de la demande des carburants en Tunisie risque d’entraîner une hausse des coûts des subventions de la Tunisie qui œuvre, actuellement, à équilibrer ses finances publiques », précise l’Institut.
Outre les implications économiques, il évoque les impacts sociaux d’une telle décision, dans la mesure où de nombreux Tunisiens vivant près des zones frontalières du sud-est, « sont enracinés dans des canaux informels « , et » peuvent se retrouver dans des situations difficiles » .
A cet égard, il appelle les décideurs à la nécessité d’agir « rapidement » et « en urgence », afin d’instaurer les dispositions relatives aux énergies renouvelables, en vue de consacrer la souveraineté nationale énergétique et de lutter contre le changement climatique.
En Libye, deuxième pays dont les carburants sont les moins chers au monde après l’Iran, le prix actuel du diesel par litre s’élève à 0,031 dollar (soit 960 de nos millimes).