La Russie pourrait prendre le contrôle de près d’un tiers des exportations mondiales de blé si elle remportait le conflit militaire avec l’Ukraine. C’est ce que prédit le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, dans un entretien au Parisien.
Dans un tel scénario, la France serait frappée par une grave crise alimentaire et une inflation galopante. C’est ce dont prévient Stéphane Séjourné. Ce faisant, il plaide en faveur d’une aide financière accrue à Kiev.
« Si l’Ukraine perd, 30 % des exportations mondiales tomberont sous contrôle russe. Mettant ainsi le blé français en danger sur les marchés internationaux ». Ainsi s’inquiète le chef de la diplomatie française.
Après l’échec de l’accord céréalier de la mer Noire négocié par l’ONU; les producteurs ukrainiens devaient exporter leurs céréales via les territoires des États voisins. En 2022, l’UE suspendait donc les droits de douane sur les exportations ukrainiennes; et ce, dans le but de soutenir financièrement Kiev. En conséquence, l’afflux massif de céréales bon marché en provenance d’Ukraine laissait les agriculteurs de l’UE dans l’incapacité de rivaliser avec les bas prix des produits importés.
Une Europe divisée face aux exportations d’Ukraine
De plus, ces mesures suscitèrent plusieurs protestations majeures de la part des producteurs agricoles européens contre l’afflux de produits ukrainiens à bas prix dans l’UE. D’ailleurs, en 2023, les agriculteurs polonais bloquaient à plusieurs reprises les passages frontaliers avec l’Ukraine à cause de cette question.
La crise contraignait même Bruxelles à imposer en mai 2023 une interdiction sur les importations de céréales ukrainiennes. Laquelle était levée en septembre. La Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie ont immédiatement rétabli les restrictions au niveau national. Tout en incitant l’Ukraine à déposer une plainte désormais suspendue auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Bulgarie fut en proie à des manifestations d’agriculteurs en septembre 2023. Car, elle refusait de rejoindre les quatre nations et de rétablir les restrictions,