Les Sénégalais sont appelés aux urnes le 25 février 2024 pour élire leur futur président. Mais plusieurs poids lourds politiques manqueront à l’appel.
Le Parti démocratique du Sénégal (PDS) est en colère. La cause ? Son candidat, Karim Wade, a été recalé de la liste des candidats pour l’élection présidentielle du 25 février prochain. Selon nos confrères de RFI, « il avait pourtant passé avec succès l’étape du contrôle des parrainages ». Mais c’était sans compter avec les scrupules du Conseil constitutionnel. Son élimination serait donc due à « sa double nationalité franco-sénégalaise ».
Comme l’on pouvait s’y attendre, la coalition qui soutient l’ancien président, Abdoulaye Wade, dénonce « une officialisation trop tardive de la France ». Car, explique le Conseil constitutionnel du Sénégal, jusqu’au 16 janvier 2024, date de la publication d’un décret au Journal Officiel français, Karim Wade était encore Français.
En clair, on accuse la France d’avoir «… attendu le 16 janvier pour sortir un décret et le publier au Journal Officiel. Alors que nous n’en avions plus besoin d’ailleurs. Notre renonciation a été actée depuis le 23 octobre, attestée par le consul près de l’ambassade de France à Doha. Nous disons que c’est une combine contre le candidat Karim », peste Maguette Sy, mandataire de Karim Wade, cité par la radio française.
Pour sa part, Karim Wade n’a pas manqué de dénoncer, sur les réseaux sociaux, une “atteinte à la démocratie qui s’inscrit dans la continuité des nombreuses violations dont [il est] victime depuis 12 ans avec son procès, son emprisonnement et son exil ».
Cependant, il lui reste une chance certes minime, la Cour de justice de la CEDEAO. Il écrit ceci : « La CEDEAO, l’internationalisation du combat… Mais aussi le combat au Sénégal. Nous allons rester mobilisés, déterminés à barrer la route à cette équipe qui nous gouverne et qui sert beaucoup plus les intérêts français et étrangers que les intérêts sénégalais ».
Un autre candidat recalé, qui a fait grand bruit ces derniers temps, Ousmane Sonko. Mais à la différence de Wade, «… sa coalition avait anticipé et prévu plusieurs candidats alternatifs proches de la mouvance ». Et c’est ainsi que Bassirou Diomaye Faye, bras droit d’Ousmane Sonko, est présenté comme son plan B, avec un slogan et des affiches « Bassirou c’est Sonko » dans la langue du pays, le wolof. Sauf que, là aussi c’est pas gagné, car Bassirou Diomaye Faye est en prison depuis avril 2023 « pour une affaire d’outrage à magistrat et d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Pourra-t-il se présenter ?
Wait and see.