Et le gagnant de la bataille de l’utilisation des comptes Instagram, Facebook et Messenger est : l’Union européenne. En clair, Meta va, entre autres, autoriser « l’utilisation de Messenger sans disposer de profil Facebook et restreindre le partage de données entre ses plateformes ».
C’est donc une victoire pour le Digital Markets Act (DMA), autrement dit la nouvelle législation des marchés numériques mise en place par l’Union européenne. En effet, son objectif est « limiter les pratiques anticoncurrentielles des géants du secteur technologique », rapporte BDM. En effet, « les utilisateurs de Facebook et d’Instagram issus de l’Union européenne (UE), de l’Espace économique européen (EEE) et de la Suisse auront bientôt plusieurs choix quant à la manière dont ils souhaitent gérer leurs expériences sur l’ensemble des produits Meta ». C’est ce qu’on peut lire dans un post de l’UE publié lundi 22 janvier 2024.
Rappel des faits
La société américaine Meta, désignée comme un « contrôleur d’accès » (ou “gatekeeper“) – en raison, notamment de son chiffre d’affaires dépassant 7,5 milliards d’euros et de sa valorisation sur le territoire européen-, avait tenté, en novembre 2023, de contester les obligations qui lui sont imposées devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En vain. L’entreprise estimait que Messenger, son service de messagerie, et Facebook Marketplace n’étaient pas concernés par le DMA, qui entre en vigueur le 6 mars 2024.
Meta semble donc accepter de bonne foi les exigences du DMA, en introduisant des « mesures visant à accorder aux utilisateurs un plus grand contrôle sur les données qu’ils partagent à travers ses différents services; et notamment sur Facebook et Instagram, ses plateformes phares ». Et ce, à l’instar de ce qu’a fait Google il n’y a pas si longtemps.
Dans ce cadre, Meta, dans un communiqué, indique que les utilisateurs « recevront une notification », au cours des prochaines semaines, les invitant à permettre, ou non, le partage de données de leurs comptes entre les deux plateformes.
« Ceux qui ont d’ores et déjà associé leurs identifiants via l’Espace Compte auront la possibilité de maintenir cette liaison ou de gérer leurs comptes Instagram et Facebook de manière distincte ». Et ce, afin que « leurs données ne soient plus partagées et exploitées simultanément sur les deux plateformes ».
Vous avez bien compris qu’il s’agit de l’Europe. Mais qu’en sera-t-il pour les autres pays hors Union européenne, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie? Nous pensons que le même traitement devrait être accordé à ces derniers.
Maintenant est-ce qu’on a des gouvernements suffisamment forts, à même d’imposer ce genre de mesures à Meta? On en doute.