Un rapport international indique que les inondations torrentielles dont la Libye a été victime en septembre dernier constituaient une catastrophe climatique et environnementale qui nécessite 1,8 milliard de dollars pour la reconstruction et le redressement.
Publié par la Banque mondiale, les Nations unies et l’Union européenne, le rapport indique que la catastrophe a touché environ 1,5 million de personnes, soit 22 % de la population totale libyenne. Et les données du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires indiquent que 4 352 personnes ont été tuées. Tandis que huit mille autres sont toujours portées disparues.
Notons, dans ce contexte que la Libye est divisée depuis 2014 entre centres de pouvoir concurrents dirigeant l’est et l’ouest du pays. Et ce, malgré un cessez-le-feu conclu en 2020. Les désaccords entre le gouvernement de Tripoli et les autorités basées à l’est ont compliqué les efforts pour faire face à la catastrophe.
Le rapport indique que l’effondrement des deux barrages est dû à plusieurs raisons. Notamment leur conception basée sur d’anciennes informations hydrologiques; ainsi qu’un mauvais entretien et des problèmes liés à la gestion, à la lumière du conflit.
Il a ajouté que d’autres facteurs ont exacerbé la catastrophe, principalement : la croissance démographique; les prévisions météorologiques limitées dans la région; et l’insuffisance des systèmes d’alerte précoce pour assurer l’évacuation.
Le rapport indique que le changement climatique rend les précipitations de la tempête Daniel 50 fois plus probables et 50 % plus intenses.
En outre, les estimations indiquent que les dégâts matériels et les pertes résultant des inondations à Derna et dans d’autres villes, suite à la tempête Daniel, se sont élevés à 1,65 milliard de dollars. Soit l’équivalent d’environ 3,6 % du produit intérieur brut de la Libye, riche en pétrole, en 2022.
De plus, il ressort du rapport que les inondations ont détruit ou endommagé plus de 18 500 maisons, soit 7 % du parc immobilier total en Libye. Ce qui a initialement entraîné le déplacement d’environ 44 800 personnes, dont 16 000 enfants.
Par ailleurs, cette étude relève que « la responsabilité et la capacité limitées » des institutions libyennes constituent un « défi majeur pour les processus de redressement ». Tandis qu’une faible coordination entre les autorités concurrentes devrait affecter la capacité du gouvernement à « diriger, gérer, décaisser et surveiller » les fonds.
Malgré les appels des Nations unies aux factions en Libye pour qu’elles mettent de côté leurs divergences, afin d’élaborer un plan coordonné pour faire face à la catastrophe de Derna, il y a peu d’indications indiquant qu’elles sont prêtes à le faire.