Jeudi 25 janvier 2024, Ridha Chkoundali a partagé sur sa page Facebook une publication commentant les récentes nominations au sein du gouvernement d’Ahmed Hachani. Ces nominations ont été effectuées, mercredi 24 janvier 2024, par le président de la République, Kaïs Saïed.
Le professeur universitaire en sciences économiques estime que la nomination vient suite au limogeage de Samir Saïed, qui avait une approche divergente de celle du président, en préconisant un seul chemin opposé aux orientations du chef de l’État. Mme Sihem Nemsia n’a pas réussi à y remédier. Les compensations qui ont été opérées dans la loi de finances de 2024 par la ministre des Finances manquaient d’orientation économique et sociale.
Le professeur estime que pour que le gouvernement réussisse, l’harmonie entre le ministre de l’Économie et le président de la République ne suffit pas. Il faut qu’elle se fasse, également, entre le ministre de l’Économie, le ministre des Finances, et le gouverneur de la Banque centrale.
Il est, en outre, nécessaire de discuter du dossier de l’indépendance de la Banque centrale, de la modification de la Loi fondamentale de 2016, et la question de la négociation avec le Fonds monétaire international.
La grande crise énergétique que traverse la Tunisie cette année serait l’une des causes majeures de ladite nomination. La ministre devrait, selon Ridha Chkoundali, privilégier la problématique du phosphate sur divers points et y allouer des budgets importants.
Enfin, l’économiste suggère au président du gouvernement, gouverneur de la Banque centrale et aux ministres de l’Economie et de l’Energie :
- un programme économique et financier rapide qui permet de combler le colossale déficit financier du budget de l’Etat, estimé à 10,3 milliards de dinars ;
- trouver des programmes économiques tuniso-tunisiens alignés sur les discours de Kais Saied, comprenant des objectifs quantifiables et un calendrier assez adaptés aux objectifs des établissements financiers, notamment le FMI. La négociation de ces programmes tuniso-tunisiens n’est pas synonyme de soumission aux diktats du Fonds, mais plutôt une incarnation de la souveraineté nationale puisqu’il s’agit de propositions tunisiennes.