Les travailleurs des chemins de fer en Allemagne ont entamé une grève de six jours, la plus longue jamais enregistrée. D’ailleurs, les analystes estiment qu’elle pourrait coûter à l’économie du pays jusqu’à 1 milliard d’euros (1,09 milliard de dollars).
Appelée par le syndicat des chemins de fer du pays, connu sous le nom de GDL, la grève a commencé mardi 23 janvier et durera jusqu’à lundi 29 courant. Cette mesure paralyse une bonne partie du trafic ferroviaire de passagers et de marchandises à l’échelle nationale. Les services de trains longue distance et de banlieue en Allemagne sont touchés par l’action syndicale.
Cette grève fait suite à un conflit en cours entre le GDL et l’opérateur ferroviaire Deutsche Bahn sur les salaires et les horaires de travail. Le syndicat réclame une réduction de la durée du travail de 38 à 35 heures par semaine et une augmentation de salaire de 555 euros par mois. En plus d’un paiement unique de 3 000 euros pour compenser l’inflation. Ce débrayage est le quatrième organisé par le GDL depuis novembre.
Alors que la Deutsche Bahn a fait plusieurs concessions dans sa dernière offre au GDL, notamment des augmentations de salaire allant jusqu’à 13 % et la possibilité de réduire la semaine de travail d’une heure à partir de 2026; le syndicat a déclaré que les propositions étaient insuffisantes.
La Deutsche Bahn, quant à elle, a critiqué le nouveau débrayage. La porte-parole de l’entreprise, Anja Broeker, qualifie même cette action de « grève contre l’économie allemande » Car les marchandises traitées par l’entreprise comprennent des fournitures pour des centrales électriques, des raffineries et d’autres entreprises industrielles.
De son côté, le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, critique également la grève. Tout en affirmant que les négociations entre le syndicat et la Deutsche Bahn étaient devenues « de plus en plus destructrices ». Et que les arrêts de travail ne faisaient qu’exacerber les problèmes auxquels sont confrontées les chaînes d’approvisionnement. Lesquelles sont déjà mises sous pression par les perturbations des transports maritimes dans la mer Rouge.
Selon la Deutsche Bahn, chaque jour de grève coûte à l’économie allemande « un petit chiffre d’un million à deux chiffres ». Toutefois, les experts du secteur ont prévenu que les pertes réelles pourraient être bien plus élevées. Michael Groemling, de l’Institut de recherche économique de Cologne, estime que l’arrêt de travail pourrait coûter jusqu’à 100 millions d’euros par jour. Un chiffre qui pourrait atteindre 1 milliard d’euros dans le pire des cas.