Pendant longtemps, la diplomatie tunisienne a été au service de l’économie, promouvant ses intérêts économiques, tel était l’enjeu en partie fixé. Le développement, les relations internationales et le commerce international jouaient un rôle significatif dans les missions diplomatiques, autrefois. Quelle est la situation actuelle?
Une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, et un certain nombre de journalistes de la presse électronique, écrite et radiophonique, a permis d’aborder divers thèmes de ce sujet. Elle se tenait au siège de l’Académie diplomatique internationale de Tunis (ADIT), récemment inaugurée.
L’enjeu est de taille. En effet, même si le monde évolue à grande échelle, il est crucial de saisir les opportunités. Et ce, pour que la Tunisie retrouve son âge d’or, comme à l’époque du leader Habib Bourguiba, où elle a rayonné par sa présence diplomatique. Il faut bel et bien admettre que la Tunisie a toujours misé sur la matière grise. C’est ce qui doit être une année de relance et de travail. Par les efforts de tous et une coordination commune pour aller de l’avant, comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar. Il s’exprimait ainsi lors de sa présentation, en exposant sa vision de la diplomatie.
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Plus encore, il s’agit de déplacer “la diplomatie économique” vers une approche plus globale et plus large. Reste alors cette grande question : la diplomatie est-elle au service de l’économie? Comment cela fonctionne-t-il?
En outre, il a mis l’accent sur l’importance d’une coordination renforcée entre les différentes institutions de l’État, les structures de soutien représentées à l’étranger, le secteur privé. D’ailleurs, il appelle à la nécessité de synergies pour élaborer une stratégie unifiée en matière de diplomatie économique et éviter la dispersion des actions et des activités.
Double initiative
Le ministre a également encouragé l’initiative individuelle et le travail collectif, appelant à offrir des opportunités aux compétences tunisiennes à l’étranger. Et ce, afin de contribuer à promouvoir l’image de la Tunisie et de jouer un rôle actif dans le soutien aux efforts de développement nationaux.
Plus précisément, il veut : encourager les diplomates sur le plan du développement international; attirer davantage d’investisseurs; encourager les exportations; et sortir du schéma classique, en parlant le langage de la nouvelle génération. D’où le rôle crucial de la diplomatie économique.
Cela sous-entend la possibilité de créer une plateforme numérique. Mais aussi de regrouper la diaspora tunisienne à l’étranger en Tunisie. Ainsi que de trouver des solutions communes pour l’intérêt de la Tunisie. Ce sont quelques pistes de réflexion évoquées lors d’un débat ouvert.
Autrement dit, attirer ce hub économique des TRE et faire rayonner la Tunisie de nouveau. Dans ce contexte, Nabil Ammar a mis l’accent sur le volet coordination et concertation de tous (administration, ministères et bien d’autres…).
Quelques pistes de réflexion
Les débats qui ont suivi ont offert l’occasion de mettre en lumière le rôle joué par le ministère dans le domaine de la diplomatie économique, en respectant ses limites et sans empiéter sur les compétences d’autres structures du pays. Il a souligné les difficultés structurelles et les contraintes limitant l’efficacité de la diplomatie économique, dissipant ainsi les préjugés et les idées floues sur son rendement.
La rencontre a également permis d’échanger des points de vue sur les moyens de tirer parti des expériences réussies des compétences tunisiennes à l’étranger, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour la diplomatie économique au service des intérêts nationaux supérieurs.
Les défis à relever pour les prochaines années, d’après Nabil Ammar, nécessitent de diversifier les marchés économiques, les structures d’appui à l’exportation et d’attirer des investisseurs en Tunisie. Cette diversification passe par une bonne compréhension et l’établissement d’une stratégie pour la Tunisie, non seulement en Afrique, mais aussi sur le continent asiatique.
La diplomatie économique est donc présentée comme un plan d’action en matière de développement, mais aussi en matière de relations internationales, constituant l’un des objectifs de la politique étrangère de la Tunisie à tous les niveaux dans la scène internationale.