Le Parlement libanais a approuvé, dans la soirée de vendredi 26 janvier 2024, le projet de loi de finances pour 2024 après y avoir introduit des amendements, mais les experts ont déclaré que le projet de loi négligeait d’inclure des réformes cruciales qui aideraient le pays à sortir de l’effondrement financier du secteur public qui a dévasté le pays depuis près de cinq ans.
Le projet de loi a été approuvé après trois jours de désaccords, qui ont inclus de nombreuses altercations dans la salle du Parlement avec le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, soulignant les profondes divisions qui ont paralysé la politique libanaise et prolongé le vide présidentiel qui dure depuis plus d’un an.
Le budget, qui a été modifié au fil des mois par rapport à la version soumise par Mikati à la Chambre des représentants, prévoyait une augmentation significative des recettes de l’État provenant de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits de douane.
Il comprenait également des mesures visant apparemment ceux qui avaient réalisé des gains illicites pendant la crise financière au Liban, en infligeant des amendes aux entreprises qui bénéficiaient injustement de l’ancienne plateforme de change de la banque centrale et aux commerçants qui utilisaient le soutien de la banque centrale pour les importations pour réaliser des bénéfices.
S’exprimant lors des débats sur les chiffres du projet de budget, le député Ibrahim Kanaan a déclaré que la commission parlementaire des finances qu’il préside avait modifié le budget de façon à allouer des crédits à des dépenses qui n’étaient pas inscrites dans le projet initial que le gouvernement lui avait soumis, et ce afin que l’exécutif « ne recoure pas à l’emprunt et ne dépense pas sans plafond, comme c’était le cas auparavant », a-t-il expliqué.
« Tout financement supplémentaire nécessaire doit être accompagné d’un crédit supplémentaire afin que nous puissions en discuter en tant que représentants », a-t-il souligné, appelant le gouvernement à ne pas souscrire à des « avances du Trésor illégales ». Le sujet des avances du Trésor, souscrites lors des années précédentes et que le l’exécutif voulait commencer à rembourser à partir des recettes du budget de 2024, a été un des points d’achoppement entre le gouvernement et la commission.
Pour rappel, le projet de budget pour 2024 table sur des dépenses publiques totalisant plus de 295 mille milliards de Lires (3,2 milliards de dollars au taux de change actuel de 89 500 Lires pour un dollar).