Des grandes marques occidentales ont perdu des clients et ont vu leurs bénéfices diminuer en raison des campagnes de boycott au Moyen-Orient ciblant les entreprises considérées comme soutenant Israël dans sa guerre contre Gaza, rapporte Bloomberg.
Selon l’agence, les actions d’Americana Restaurants International, qui exploite les franchises KFC, Pizza Hut, Krispy Kreme et Hardee’s au Moyen-Orient, ont chuté de 27% à la Bourse saoudienne au cours des trois derniers mois. Les analystes s’attendent à une chute des bénéfices des entreprises au premier trimestre en raison des boycotts.
Le distributeur turc de Coca-Cola a vu ses volumes de ventes chuter de 22 % au quatrième trimestre 2023 par rapport aux trois mois précédents, après que le Parlement du pays s’est joint au mouvement de boycott en novembre et a annoncé qu’il retirerait la boisson gazeuse de ses cafétérias.
Les franchises McDonald’s de la région ont subi un « impact commercial significatif » suite aux boycotts, selon le PDG du géant de la restauration rapide, Chris Kempczinski, sans toutefois révéler l’ampleur exacte des pertes. L’entreprise est dans une situation délicate auprès des clients du Moyen-Orient depuis la mi-octobre, lorsque son franchisé en Israël s’est vanté sur les réseaux sociaux d’offrir des repas gratuits aux soldats israéliens. D’autres sociétés occidentales, dont Starbucks, IBM et Nestlé, ont également fait l’objet de boycotts.
« Jusqu’à présent, que ce soit McDonald’s ou Starbucks, ils souffrent. [La perception selon laquelle Washington favorise Israël] affecte réellement ces entreprises parce que l’Amérique est impliquée », a déclaré à Bloomberg Fawaz Gerges, professeur de politique du Moyen-Orient à la London School of Economics, commentant cette tendance.
Pendant ce temps, les marques locales ont vu leur activité augmenter grâce aux boycotts. Selon Bloomberg, au Koweït, les magasins de café locaux ont vu leurs bénéfices grimper en flèche au cours des trois derniers mois, les clients ayant en grande partie cessé de se rendre chez Starbucks. La chaîne de café jordanienne Astrolabe a vu ses ventes bondir de 30%, selon son fondateur Moath Fauri. Il a noté que la chaîne a abandonné les produits américains et français dans ses succursales et achète plutôt auprès de sources locales. En Egypte, la marque locale de soda Spiro Spathis a vu ses ventes monter en flèche, selon le directeur commercial Youssef Atwan.
« Tout à coup, nous avons été bombardés de commandes de supermarchés, de restaurants, nous nous efforcions de faire face à la demande. Les clients allaient au restaurant et demandaient notre marque ou au moins refusaient de boire celles figurant sur la liste de boycott », a-t- il déclaré.