Dans un contexte économique difficile, Tunisie Leasing & Factoring réalise d’excellents résultats. Il est même question de consolider sa position dans le marché africain. A l’occasion, nous avons rencontré le DG du groupe, M. Hichem Zghal. Avec lui on reviendra sur la stratégie du redéploiement de TLF en Afrique, sur le contexte écono- mique du pays, sur le parcours du groupe et ses dernières innovations et les perspectives du secteur. Interview.
Le groupe TLF connait plusieurs événements actuellement. Commençons par les discussions entre Alios Finance et un investisseur pour la cession de ses parts en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Gabon. Est-ce qu’il y a du nouveau ? En cas de réalisation, quelles seront les conséquences pour les actionnaires ?
Le projet de cession de ces filiales s’inscrit dans une stratégie de redéploiement du Groupe Tunisie Leasing & Factoring pour consolider sa position sur d’autres marchés. A l’heure où je vous parle, les discussions avancent dans la bonne voie. Les retombées de cette cession sur le Groupe Tunisie Leasing & Factoring ainsi que sur le Groupe Alios Finance seront très positives.
TLF a réalisé un excellent premier semestre grâce à la bonne tenue de l’activité et, surtout, à un coût du risque négatif. Comment avez-vous réussi à améliorer la qualité de l’actif dans un tel contexte économique ?
Il est vrai que nous évoluons dans un contexte économique difficile, très impacté par des facteurs externes qui touchent l’économie mondiale. La petite et moyenne entreprise tunisienne se caractérise par sa forte résilience et sa capacité d’adaptation à un environnement difficile. Elle l’a prouvé depuis 2011, dans un contexte marqué par une faible croissance économique du pays. Les petites et moyennes entreprises continuent à se développer et à investir. Notre société n’a jamais cessé de les accompagner, même dans les moments les plus difficiles. La bonne santé affichée par notre société reflète la résilience de nos clients et leur capacité à honorer leurs engagements en dépit du contexte difficile.
D’après vos statistiques internes, est-ce que l’environnement de hausse des taux a réellement impacté la demande des clients ? Nous voyons toujours des approbations et des mises en force en hausse.
Il est clair qu’une baisse des taux serait encore plus favorable à l’investissement et permettra de booster davantage le développement des entreprises. D’un autre côté, la hausse des taux, décidée par la Banque centrale de Tunisie, était nécessaire pour maitriser l’inflation et stabiliser le dinar. La pratique de taux bas dans le contexte actuel aurait eu des effets dévastateurs sur l’économie en général et sur les entreprises elles-mêmes. L’enseignement que nous tirons est que le coût du crédit, bien que très important dans la vie d’une entreprise, n’est pas un frein insurmontable pour son développement.
Propos recueillis par Hédi Mechri et Mohamed Ali Ben Rejeb
Extrait de l’entretien qui est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin spécial Classement du mois de janvier 2024