Mohamed Larbi Rouis, le Managing Director et sénior vice-président est partagé entre le désir d’accélérer et de consolider le développement de LEONI, tout en s’employant à porter au firmament l’attractivité du site Tunisie, en mettant en avant ses multiples avantages compétitifs. Le moins qu’on puisse dire est qu’il a réussi dans cette tâche, ainsi que le confirment les résultats, les performances et le développement sur une grande échelle de LEONI Tunisie. Elle en est à sa 3ème unité dans plusieurs sites de production et compte plus de 22 000 employés, avec un fort taux d’encadrement. LEONI Tunisie s’affirme comme le second employeur après l’Etat, qui n’en espère pas moins. Mohamed Larbi Rouis aura fait la démonstration qu’il n’y a rien qui ne puisse être accompli par nos propres ressources humaines. Sous sa houlette, LEONI Tunisie est devenue un haut lieu d’excellence et un laboratoire technologique et social. Il en a fait une entreprise à mission très respectueuse de ses responsabilités sociales et sociétales. Il a réussi, de concert avec l’état-major du groupe, à faire de LEONI Tunisie une filiale de choix et sans doute la plus importante du groupe.
Avec 22 000 employés, LEONI est aujourd’hui le deuxième employeur après l’Etat.
J’ajouterais même que parmi ces 22 000 employés, nous avons 6000 cadres supérieurs, des universitaires. Nous disposons aussi d’un centre de développement, avec près de 400 cadres informaticiens et ingénieurs, ici à Sousse, qui offre le conseil à toute l’Europe dans tous les secteurs, notamment dans le IT, l’opérationnel, la finance, etc. Ce chiffre atteindra bientôt les 800 cadres. Des cadres issus de nos propres unités et qui vont travailler à distance avec la maison mère en Allemagne. C’est la preuve, encore une fois, qu’on fait confiance aux compétences tunisiennes.
Cette confiance a été renouvelée avec le nouvel acquéreur de LEONI, de nationalité autrichienne, qui vient d’affirmer que le futur du groupe, c’est l’Afrique du Nord, l’Inde et l’Asie. L’Afrique du Nord, conformément à la configuration actuelle, désigne en la matière la Tunisie et le Maroc.
LEONI s’est implantée en Tunisie en 1977, vous êtes aux commandes depuis 2003. Que de chemin parcouru !
Vingt ans plus tôt, en 2003, lorsque j’ai pris les commandes de LEONI, nous étions 2300 employés, tous des Tunisiens. Notre ambition était de faire du site tunisien le numéro un en termes de performance, de compétence et de nombre d’employés. Je pense que nous avons atteint nos objectifs et nous éprouvons, pour cela, beaucoup de fierté. Nous avons réussi cet exploit dans un climat social très sain. Sur ce chapitre et sans arrogance ni exagération, personne ne peut faire ce que nous sommes en train de faire. Outre les conventions avec les universités dont on a parlé plus haut, nous avons signé des conventions avec des médecins, des cliniques…. Un exemple, parmi d’autres, mais très significatif : dernièrement, nous avons organisé le mariage de trois couples. Nous disposons, par ailleurs, d’une crèche et d’un jardin d’enfants pour les enfants de nos employés, que nous venons tout juste d’agrandir… Tout cela crée un sentiment d’appartenance à l’entreprise, un bien-être chez les employés qui sont notre premier atout.
Être un chef d’une grande entreprise, comme LEONI, cela signifie quoi ?
Comme je l’ai dit, je crois au potentiel tunisien. Nous sommes capables de réaliser l’impossible. Impossible n’est pas tunisien. C’est ce que nous sommes en train d’inculquer à nos jeunes cadres. Nous leur expliquons que personne, n’importe où dans le monde, n’est plus intelligent qu’eux. S’ils l’ont fait, c’est que nous pouvons aussi le faire. Et en mieux. Pour cela, nous essayons de leur fournir tous les outils nécessaires. Nous les formons, nous les encadrons, nous les coachons, nous investissons en eux pour qu’ils soient les meilleurs. Le Tunisien est capable de se dépenser sans compter, de s’investir pleinement, d’être le meilleur lorsqu’il a confiance en lui. Nous le voyons dans tous nos sites.
Propos recueillis par Hédi Mechri et Mohamed Ali Ben Rejeb
Cet extrait de l’entretien est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 886 janvier 2024 spécial classement des entreprises