La livre égyptienne continue de baisser par rapport à la devise américaine. Elle atteint son plus bas niveau, à 69 livres pour 1 dollar, dans les échanges du lundi 29 janvier 2024.
Le Caire sent les risques croissants résultant de la crise de rareté du dollar sur le marché local. Et ce, à un moment où il est envisage d’élargir le prêt du Fonds monétaire international de décembre 2022, pour une valeur de 3 milliards de dollars.
Selon la plateforme privée en ligne égyptienne Exchange Today, le taux de change du dollar américain sur le marché parallèle « noir » dans les transactions du lundi 29 janvier a atteint 69 livres. Ce qui est le niveau historique le plus bas pour la monnaie égyptienne. Tandis que le prix sur le marché officiel est de 31 livres, selon les données de la Banque centrale d’Égypte.
Jusqu’à la veille de la guerre russo-ukrainienne, en février 2022, le dollar était vendu sur le marché officiel pour 15,7 livres. Mais la Banque centrale égyptienne a modifié le taux de change à trois reprises, dans le cadre des exigences du FMI pour un programme de réforme économique.
À partir du dernier trimestre 2023, la crise de pénurie de dollars sur le marché égyptien est entrée dans une nouvelle phase. En raison du besoin croissant des importateurs de devises pour répondre à la valeur des importations et de la fluctuation des montants de dollars entrant dans le pays.
La crise de la région
Aujourd’hui, la guerre israélienne dans la bande de Gaza et la crise qui en résulte dans le sud de la mer Rouge, sont entrées dans la ligne de crise de fluctuation de la disponibilité des devises étrangères. Et ce, à travers le déclin du mouvement des navires traversant le canal de Suez, qui est un principal fournisseur de devises.
Ainsi, la semaine du 22 janvier 2024, des responsables du FMI se sont rendus en Égypte, dans le but d’élargir le prêt actuel. De même qu’ils veulent débloquer une nouvelle tranche du prêt obtenu par le Caire en décembre 2022.
En raison de la baisse de la monnaie locale, les prix des principales matières premières ont bondi sur le marché égyptien. A commencer par l’or, qui est vendu à un prix plus élevé que sa valeur mondiale, et pour finir par les prix du sucre, du riz, du blé et de la farine. Tandis que les prix de la viande ont bondi à 400 livres (13 dollars) le kilogramme, contre 250 livres il y a plusieurs mois.
Par ailleurs, notons que jeudi prochain, la Banque centrale d’Égypte tiendra une réunion du Comité de politique monétaire. Il se déroulera dans un contexte d’attentes d’une augmentation des taux d’intérêt de 200 points de base, dans le but de freiner l’inflation galopante dans le pays.
La crise du dollar coïncide également avec la hausse des prix d’un certain nombre de services majeurs. Ce qui a imposé une pression supplémentaire sur les consommateurs, dans un contexte de tentatives du gouvernement d’augmenter ses recettes financières.
A cet égard, les prix de l’électricité pour la consommation domestique ont augmenté à des taux compris entre 16 % et 26 %, en fonction des segments de consommation. Et les prix de l’électricité dans le secteur commercial ont enregistré une augmentation d’environ 20 %.