Accusant les autorités de politiques inappropriées conduisant à une concurrence déloyale, les agriculteurs français ont lancé, dès lundi 29 janvier 2024, un « siège » illimité de la capitale française, Paris, bloquant les grands axes routiers.
Les agriculteurs français font campagne depuis des jours dans tout le pays. En partie parce qu’ils sont en colère contre la bureaucratie gouvernementale et les politiques environnementales. Lesquelles, estiment-ils, nuisent à leurs bénéfices et les empêchent de rivaliser avec les agriculteurs des pays voisins qui ont des réglementations moins strictes.
Ainsi, les agriculteurs conduisant des tracteurs et des camions ont bloqué hier les routes et la circulation dans toute la France. Ils prévoient d’accroître la pression sur le gouvernement aujourd’hui et de mettre en place huit postes pour bloquer la circulation sur les principales artères menant à Paris.
De son côté, le gouvernement français prévoit de mobiliser 15 000 policiers et gendarmes nationaux pour maintenir la sécurité. Et il leur a été demandé de faire preuve de « retenue » dans l’application de la loi.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré avant le « siège » de Paris par les agriculteurs : « Nous ne voulons pas que les bâtiments gouvernementaux, les bureaux des impôts ou les épiceries soient endommagés. Et nous ne voulons pas non plus que les camions transportant des produits agricoles étrangers soient bloqués. Cela ne peut être accepté. »
Il a indiqué que le président français Emmanuel Macron avait ordonné une opération de sécurité pour garantir que l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle et l’aéroport d’Orly restent ouverts et que le plus grand marché de gros de produits frais de Paris, Rungis, puisse rester ouvert. A l’heure où nous écrivons, le marché de Rungis continue de fonctionner.
Pour sa part, le Premier ministre français, Gabriel Attal, a visité une ferme. Et ce, dans le but de répondre aux demandes des agriculteurs. Si les autorités ont annoncé une série de concessions le 26 janvier, elles n’ont pas réussi à résoudre la totalité de la crise.