Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la hausse, mardi 30 janvier 2024, son estimation du rythme de croissance de l’économie mondiale. En citant la résilience inattendue de l’économie américaine, les mesures de soutien budgétaire prises par la Chine. Ainsi que les performances meilleures que prévu des principales économies émergentes, dont le Brésil, l’Inde et la Russie.
En particulier, le Fonds s’attend désormais à ce que l’économie mondiale « tourne » à un taux de 3,1 %, en légère hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à sa prévision d’octobre 2023. En 2025, il s’attend à une légère accélération à 3,2 %.
Le FMI estime encore que la probabilité d’un « atterrissage brutal »– une contraction économique après une période de forte croissance- est désormais réduite. Malgré les nouveaux risques posés par la hausse des prix des matières premières et les problèmes de chaîne d’approvisionnement dus à l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient.
Le Fonds prévoit également une croissance de 2,1 % aux États-Unis cette année, de 0,9 % dans la Zone euro, ainsi que de 0,9 % au Japon et de 0,6 % au Royaume-Uni.
« Ce que nous avons vu, c’est une économie mondiale très résiliente au second semestre de l’année dernière. Et cela se poursuivra jusqu’en 2024 ». C’est ce qu’a déclaré à CNBC l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Guerinhas.
Après tout, les dernières données officielles ont montré que l’économie américaine a dépassé les attentes des économistes au quatrième trimestre 2023, avec une croissance de 3,3 %.
Et la Chine, malgré de nombreux problèmes au cours de l’année écoulée– comme une reprise décevante des dépenses post-pandémiques, des inquiétudes concernant la déflation et la crise immobilière actuelle- a mis en œuvre une série de mesures de relance économique en réponse. Ce qui a contribué à améliorer les estimations du FMI pour l’économie mondiale.
Bien entendu, malgré la révision à la hausse, les prévisions du FMI restent inférieures à la moyenne de croissance mondiale de 3,8 % enregistrée entre 2000 et 2019. Selon le Fonds, la hausse des taux d’intérêt, la levée de certains programmes de relance budgétaire et la faible croissance de la productivité continuent de peser sur la croissance mondiale et sur le rythme de la croissance économique.
Cependant, il ajoute que la politique monétaire restrictive adoptée par les principales banques centrales du monde a conduit à une baisse de l’inflation à un rythme plus rapide que prévu dans la plupart des régions. Une évolution que Gurrinhas a qualifiée de « autre développement positif » dans le rapport publié mardi 30 janvier 2024.
Le FMI prévoit désormais que l’inflation mondiale sera de 5,8 % en 2024 et de 4,4 % en 2025. Taux qui pour les économies développées diminueront à 2,6 % pour cette année et à 2 % pour l’année prochaine.
L’économiste en chef du FMI a toutefois noté que s’il est clair que les banques centrales ne devraient pas assouplir leur politique monétaire trop tôt, il existe néanmoins un risque qu’elle reste restrictive plus longtemps que nécessaire. Ce qui ralentirait la croissance et pousserait l’inflation en dessous de la barre des 2 % dans les économies développées.