L’Union africaine n’a pas apprécié d’avoir été mise à l’écart à propos du lancement du projet de partenariat énergétique italien avec l’Afrique, baptisé « Plan Mattei ».
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a dévoilé, lundi 29 janvier 2024, une initiative de partenariat visant à renforcer la coopération avec l’Afrique, à freiner l’immigration grâce à l’autonomisation économique et à établir un pôle énergétique pour l’Union européenne. Mais l’Union africaine (UA) affirme que ses États membres n’ont pas été consultés, avant l’annonce officielle dudit partenariat.
En effet, le Plan Mattei de Meloni, du nom d’Enrico Mattei, fondateur de la société énergétique publique italienne Eni, a été annoncé lors du premier sommet Italie-Afrique tenu à Rome auquel ont participé plusieurs dirigeants africains.
Lire aussi : L’Italie prévoit d’investir 6 milliards de dollars en Afrique
L’Italie a promis une dotation initiale de 5,5 milliards d’euros (5,95 milliards de dollars) dans le cadre de ce plan. En plus des projets existants axés sur l’adaptation au climat et le développement des énergies propres en Afrique. Ce qui verra Rome acheter et fournir du gaz naturel au reste de l’UE.
La Première ministre italienne a énuméré des projets allant du Maroc au Mozambique. Lesquels, estime-t-elle, permettraient à l’Afrique de devenir un exportateur majeur d’énergie vers l’UE. De même qu’ils contribueraient à réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, dans le contexte des sanctions imposées à Moscou en réponse au conflit ukrainien.
Cependant, dans un discours prononcé lors de ce sommet, le président de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que les pays africains préféreraient être consultés avant le lancement du plan.
Article en relation : Sommet Italie-Afrique : “Aucun chat ne chasse pour le bon Dieu!”
« L’Afrique est prête à discuter des aspects et des modalités de mise en œuvre [du Plan Mattei]. Je dois souligner ici la nécessité d’allier les actes aux paroles. Vous comprendrez que nous ne pouvons pas nous satisfaire de promesses qui ne sont souvent pas tenues », déclarait M. Mahamat.
Au final, le président de l’union des 55 nations a appelé l’Italie à s’engager avec le continent sur un « nouveau modèle de partenariat qui trace la voie vers un monde plus juste ». Tout en soulignant que « l’Afrique ne tend pas la main à ses partenaires comme un mendiant ».