Le Fonds monétaire international (FMI) a revu cette semaine, à la hausse, ses prévisions de croissance économique mondiale, améliorant les perspectives des États-Unis et de la Chine et en faisant état d’un relâchement plus rapide que prévu de l’inflation.
La mise à jour des perspectives économiques mondiales du prêteur mondial montre qu’un atterrissage en douceur était en vue, mais que la croissance globale et le commerce mondial demeurent inférieurs à la moyenne historique. Toutefois, le Fonds a revu à la baisse ses prévisions pour l’Afrique subsaharienne en raison de la croissance médiocre du Nigeria et de l’Afrique du Sud, les plus grandes économies de la région.
Des prévisions en hausse
L’économie mondiale continue de faire preuve d’une résistance remarquable, avec une inflation en baisse constante et une croissance qui se maintient. Elle est très loin d’un scénario de récession mondiale. Toutefois, la base de l’expansion demeure lente et des risques subsistent, notamment des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les attaques en mer Rouge qui pourraient perturber les prix des produits de base et les chaînes d’approvisionnement.
De plus, des retards dans l’assainissement budgétaire sont observés au cours de la plus grande année électorale mondiale de l’histoire, ce qui pourrait stimuler l’activité économique, mais aussi l’inflation.
Le FMI a déclaré que l’amélioration des perspectives était effectivement soutenue par des dépenses privées et publiques plus importantes malgré des conditions monétaires strictes, ainsi que par une participation accrue de la population active, des chaînes d’approvisionnement réparées et des prix de l’énergie et des produits de base moins élevés. Il prévoit une croissance mondiale de 3,1% en 2024, soit une hausse de 200 points de base par rapport à ses prévisions d’octobre. Ce taux passerait à 3,2% en 2025, sachant que la moyenne historique pour la période 2000-2019 est de 3,8%.
Les économies avancées devraient connaître une inflation moyenne de 2,6%, en baisse de 40 points de base par rapport aux prévisions d’octobre
Le commerce mondial devrait progresser de 3,3% en 2024 et de 3,6% en 2025, ce qui est nettement inférieur à la moyenne historique de 4,9%.
Le FMI a maintenu sa prévision d’octobre pour une inflation globale de 5,8% en 2024, mais l’a abaissé pour 2025 à 4,4%, contre 4,6% en octobre. Si l’on exclut l’Argentine, qui a connu un pic des prix, l’inflation globale mondiale devrait être plus faible.
Les économies avancées devraient connaître une inflation moyenne de 2,6%, en baisse de 40 points de base par rapport aux prévisions d’octobre. Elle n’atteindra les objectifs de 2% des Banques centrales qu’en 2025. En revanche, l’inflation serait, en moyenne, de 8,1% dans les marchés émergents et les économies en développement en 2024, avant de redescendre à 6% en 2025.
Le FMI a déclaré que les prix moyens du pétrole baisseraient de 2,3% en 2024, contre une baisse de 0,7% prévue en octobre, et que les prix devraient chuter de 4,8% en 2025.
A noter qu’il ne sera pas facile de rester sur la voie d’un atterrissage en douceur. De nouvelles flambées des prix des matières premières dues à des chocs géopolitiques, y compris les attaques continues contre la navigation en mer Rouge, pourraient prolonger le resserrement des conditions monétaires. Le FMI suit de près l’évolution de la situation au Moyen-Orient, mais l’impact économique général semble relativement limité pour l’instant.
Les bons élèves du Nord
Les États-Unis ont bénéficié de l’une des plus importantes améliorations dans la mise à jour de janvier des perspectives du FMI, avec une prévision de croissance du PIB de 2,1% en 2024, contre 1,5% en octobre. La croissance devrait se tasser à 1,7% en 2025. Cette belle percée est due au soutien budgétaire et aux dépenses de consommation. Néanmoins, l’institution financière avait averti Washington que certaines de ses subventions aux producteurs nationaux et d’autres politiques industrielles pourraient enfreindre les règles du commerce mondial.
La Zone euro a été revue à la baisse et ne devrait plus enregistrer qu’une croissance de 0,9% en 2024 et de 1,7% en 2025. La plus grande économie européenne, l’Allemagne, devrait connaître une croissance minimale de son PIB de 0,5% cette année au lieu du 0,9% prévu en octobre.
La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre devraient commencer à abaisser progressivement leurs taux d’intérêt au second semestre 2024
Le PIB de la Chine devrait croître de 4,6% en 2024 et de 4,1% en 2025. Cette hausse reflétait un soutien fiscal important de la part des autorités, ainsi qu’un ralentissement moins important que prévu dans le secteur de l’immobilier.
La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre devraient commencer à abaisser progressivement leurs taux d’intérêt au second semestre 2024. La Banque du Japon devrait maintenir des taux d’intérêt bas.
Les marchés avaient été excessivement optimistes quant aux perspectives de réduction rapide des taux d’intérêt par les principales Banques centrales. Une réévaluation pourrait faire augmenter les taux d’intérêt à long terme et déclencher un assainissement budgétaire plus rapide qui pèserait sur les perspectives de croissance.