Les économistes craignent les répercussions des taux d’inflation élevés et de la faible croissance du Maroc sur l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers, tandis que certains estiment que cette situation coïncide avec la conjoncture économique mondiale…
Selon les données du Haut-Commissariat au Plan du Royaume publiées récemment, l’indice d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits dont les prix fluctuent, a enregistré en décembre 2023 une hausse de 0,2% sur une base mensuelle, portant l’indice d’inflation sous-jacente pour l’ensemble de l’année 2023 à 5,9% sur une base annuelle.
Concernant la croissance, l’Agence marocaine des statistiques prévoit que l’économie croîtra cette année de 3,2%, contre 2,9% l’année dernière, selon l’Agence de presse du monde arabe (AWP).
Le rapport du Conseil supérieur des comptes marocain indique une baisse de la croissance annuelle de 8% en 2021 à seulement 1,3% en 2022, en raison des répercussions de la pandémie du Covid-19, de la crise russo-ukrainienne et des graves conséquences de la sécheresse.
Hichem Benfadoul, directeur du Pôle d’études et de recherche au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a déclaré que les conditions économiques ne sont pas propices à la croissance à l’échelle mondiale, considérant que l’une des choses qui ne contribuent pas à augmenter les taux de croissance sont les niveaux élevés de l’inflation, ce qui signifie affaiblir le pouvoir d’achat des familles.
Il a averti que des niveaux d’inflation élevés pourraient également conduire à une instabilité économique, étant donné la difficulté pour les entreprises de planifier l’avenir et d’investir en toute confiance.
Il a ajouté : « Une inflation élevée pourrait réduire l’attractivité du Maroc pour les investissements étrangers, car les investisseurs préfèrent investir dans des pays qui jouissent d’une stabilité économique ».
Stabilité budgétaire générale
D’autre part, le rapport du Conseil supérieur des comptes souligne la résilience du budget général du pays face à cette situation, précisant que les recettes publiques de l’Etat sont passées d’environ 261,4 milliards de dirhams (environ 26 milliards de dollars américains) en 2021 à environ 308,8 milliards de dirhams en 2022, soit une hausse globale de 18,2%. Le rapport attribue cela à une augmentation des recettes fiscales de 18%.
Selon le rapport, les recettes publiques ont poursuivi leur tendance positive au cours de l’année 2023, pour atteindre environ 204,8 milliards de dirhams à fin août dernier, soit une hausse de 6,6% sur une base annuelle.
En outre, le rapport prévoit que le déficit budgétaire continuera de diminuer en 2023 à 5,1%, contre 5,2% fin 2022 et 5,9% l’année précédente…
Selon le rapport, le budget général a montré sa capacité à affronter les chocs des trois dernières années, ce qui a permis de maintenir la confiance des institutions financières internationales, ce qui a été démontré par l’approbation du Fonds monétaire international pour accorder au Maroc une ligne de crédit flexible d’une valeur de 5 milliards de dollars au cours de l’année 2023.