L’Arabie saoudite a considérablement réduit sa production depuis 2022 pour stabiliser et potentiellement augmenter les prix du pétrole, mais aussi pour assurer des revenus lucratifs grâce à ses exportations de brut.
La compagnie pétrolière nationale Aramco a annoncé avoir « reçu une directive du ministère de l’Énergie visant à maintenir sa capacité maximale durable (MSC) à 12 millions de b/j et à ne pas continuer à augmenter sa MSC à 13 millions de b/j ».
L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole brut et leader de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a considérablement réduit sa production depuis 2022, dans le but de stabiliser et potentiellement d’augmenter les prix du pétrole afin de garantir des flux de revenus lucratifs provenant de ses exportations de brut.
La persistance des prix bas a conduit le groupe OPEP+ à réduire sa production de 2 millions de b/j en octobre 2022. En novembre 2023, le groupe a décidé de prolonger cette réduction jusqu’à fin 2024.
L’Arabie saoudite a également réduit sa production de 500 000 b/j dans le cadre des réductions volontaires d’environ 1,6 million de b/j mises en œuvre depuis mai.
Malgré ces réductions d’offre, les prix ont continué de baisser et les projections d’un excédent d’offre au premier trimestre 2024 ont poussé le groupe à approfondir encore les réductions de production.
L’Arabie saoudite, qui a assumé la majorité de ces réductions, a annoncé qu’elle réduirait d’un million de b/j en juillet de l’année dernière. Les réductions ont d’abord été reportées à fin 2023, puis étendues au premier trimestre de cette année.
Selon les données des rapports mensuels de l’OPEP sur le marché pétrolier, alors que la production de l’Arabie saoudite était de 10 991 b/j avant les réductions d’octobre 2022, elle est tombée à 8 956 b/j en décembre 2023.
Les marchés réagissent positivement à la décision d’Aramco
Douglas McDonald, analyste chez IGM Energy Commodities, a déclaré que l’annonce d’Aramco de ne pas augmenter la capacité de production de pétrole était « une surprise », mais que les marchés se sont néanmoins préparés positivement à cette décision.
McDonald a rappelé que le ministère saoudien de l’Énergie avait publié une directive en mars 2020 visant à étendre le MSC de 12 à 13 millions de b/j d’ici 2027 afin de renforcer les capacités de production pétrolière du royaume.
Cette expansion, ajoute McDonald, devrait être soutenue par des projets majeurs tels que Ain Dar, Fazran, Berri, Dammam, Khurais, Marjan et Zuluf, qui devraient contribuer à près de 1,7 million de b/j de production supplémentaire et compenser les baisses dans d’autres champs vieillissants.
L’analyste d’IGM a toutefois souligné la formulation du communiqué de presse d’Aramco, dans laquelle la société affirme qu’elle « maintiendra » le MSC à 12 millions de b/j. Il suggère qu’il s’agit d’un changement notable dans sa stratégie et indique des progrès minimes vers l’objectif ambitieux d’expansion de 13 millions de b/j.
Ce changement, a noté McDonald, pourrait signaler un déclin plus rapide que prévu de la capacité de production du royaume.