Les équipes nationales de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie et d’Egypte ont quitté prématurément la CAN. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer plus d’un. Mais comment éviter cela à l’avenir? Personne ne possède à lui tout seul la potion magique. Cependant, deux facteurs sont, à notre avis, nécessaires pour assurer un bon diagnostic et trouver les bonnes recommandations.
La faute incombe-t-elle aux joueurs? A leur manque d’application et de fraîcheur physique, à leur faible mental? Ou plutôt à l’entraîneur, A son incompétence? Ou, encore, à l’insuffisance des infrastructures sportives dans le pays? A une absence de politique du sport? Au peu de sérieux et au manque de professionnalisme des personnes chargées de conduire le football? Plus, d’une semaine après leur élimination de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), l’opinion publique et les médias s’interrogent encore sur les raisons qui ont conduit à un départ, jugé prématuré, des équipes nationales arabes. C’est le cas à Tunis, à Alger, à Rabat, au Caire et à Nouakchott.
Un départ ou plutôt un désastre, pour certains, du moins dans nos pays arabes où le football est un des opiums, si ce n’est l’opium du peuple.
Un « fait social total »
Et évidemment dans pareils cas, chacun y va de son commentaire. Et croit, dur comme fer, avoir la potion magique. En fait, aucun des techniciens du football ou encore des chroniqueurs qui sont invités à donner leur avis dans les médias ne détient toute la vérité. Ni ne peut proposer toujours toutes les solutions. Et ce quel que soit leur degré d’expertise.
Car, comme pour tous les secteurs de la vie, le sport est, pour reprendre la formule de l’anthropologue français, Marcel Mauss, un « fait social total ». Comprenez qu’il est complexe et ne peut, de ce fait, être approché sous un, deux ou même trois angles. Et en minimisant un angle, aussi minime soit-il, on risque de fausser et le diagnostic et ne pas arriver aux bonnes recommandations.
Un départ ou plutôt un désastre, pour certains du moins, dans nos pays arabes, où le football est un des opiums, si ce n’est l’opium du peuple.
Il faudra, de ce point de vue, sans doute comprendre que ce que professent les uns et les autres est toujours incomplet : on sait que chacun s’exprime en vertu de son expérience et de son savoir. Or, un profil n’est jamais total. Chacun voit, pour ainsi dire, midi à sa porte et n’observe les choses qu’à travers un prisme. Qui peut être même déformant. Il n’est pas ainsi rare que ce qui se dit soit le fruit de rancœurs et de ressentiments. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas possible d’avancer facilement sur le terrain d’une évaluation qui sonne juste.
L’Etat est un acteur majeur du football
Et comme partout, un bon diagnostic suivi par de bonnes recommandations exige une grande rigueur. Et il ne s’agit pas là évidemment de réinventer la roue. Car, dans chaque pays, il y a des compétences, dans le sport comme ailleurs, pour conduire les projets qui mènent aux changements. Une rigueur qui ne peut être mise en pratique que si elle prend en considération deux facteurs importants : la mise en place d’un plan d’entretiens et faire participer tous ceux dont l’avis est nécessaire pour assurer une bonne approche du sujet.
Chacun voit, pour ainsi dire, midi à sa porte et n’observe les choses qu’à travers un prisme. Qui peut être même déformant. Il n’est pas ainsi rare que ce qui se dit soit le fruit de rancœurs et de ressentiments.
On dit souvent que le diable est dans le détail. C’est le cas certainement ici. D’où le souci de bien réfléchir certains points qui peuvent, si l’on ne fait pas attention, tout faire capoter : la méthode d’entretien; le texte des questions; le choix des personnes chargées de mener les entretiens; le choix des lieux du débat; la représentation des personnes à interroger… Il y a aussi, et surtout disent certains, le bon vouloir pour exécuter les recommandations.
Les réussites accomplies dans ce domaine et dans nombre de pays montrent que tout est dans la détermination d’aller de l’avant dans la mise en pratique des décisions prises. Et attention, il n’y a pas d’exclusion de quiconque peut être utile aux projets à mettre en place. Comme en ce qui concerne l’Etat. En arguant du fait, comme on a tendance à le faire dans notre pays, que seules les fédérations et autres professionnels ont droit au chapitre. On oublie souvent, à ce niveau, que l’Etat est un acteur majeur du football. Il intervient à divers niveaux : il construit les infrastructures, il paye les techniciens, il légifère, il forme…