En poste depuis juin 2023, Hafize Gaye Erkan, la gouverneure de la Banque centrale de Turquie, a démissionné « à la suite d’un scandale impliquant sa famille ». C’est ce que rapportent plusieurs médias spécialisés.
Très appréciée des marchés financiers, la banquière, première femme turque à ce poste, est accusée justement par des médias « d’avoir accordé des avantages à sa famille au sein de l’institution ». Bien entendu, elle nie ces allégations.
Entre autres accusations qui pèsent sur la gouverneure : elle aurait laissé son père « s’installer au siège de la Banque centrale turque et y prendre des décisions en toute illégalité. »
D’ailleurs, le président turc, Recep Tayyip Erdoga, voulant « se débarrasser d’une polémique à moins de deux mois des élections locales », aurait donc accepté la démission de Mme Erkan. Pourtant, il l’avait soutenue et défendue, qualifiant ces allégations de « commérages grotesques visant à perturber la stabilité de l’économie turque ».
Certains analystes estiment que « Hafize Gaye Erkan n’a pas été congédiée parce qu’elle rechignait à appliquer la politique dictée par le président. Au contraire, elle défendait avec conviction le virage pris après les élections de mai 2023, qui a consisté à augmenter fortement les taux de la Banque centrale pour lutter contre une inflation record, une méthode que Tayyip Erdogan avait rejetée pendant des années ».
D’ailleurs, son successeur à l’Institut d’émission turc, Fatih Karahan, qui a le même profil et suivi la même carrière (aux Etats-Unis d’Amérique), ne devrait pas changer de politique en la matière.