Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khémiri, a estimé, lundi 5 février, lors d’une conférence de presse à Tunis, que la décision de justice rendue à l’encontre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et de son gendre, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, dans l’affaire dite du « lobbying », est dépourvue des conditions les plus élémentaires d’un procès équitable.
Khémiri a nié tout financement acquis de l’étranger, précisant que les comptes du mouvement et de ses dirigeants ont été examinés par la Cour des comptes.
Il a estimé que l’exécutif a pris pour cible ceux qui se sont opposés au mouvement du 25 juillet, en prévision de l’organisation de la présidentielle fin de l’année courante.
La chambre criminelle spécialisée dans les crimes de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis avait condamné, jeudi 1 février, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et son gendre Rafik Abdessalem, à trois ans de prison avec exécution immédiate.
Le Tribunal a également infligé au mouvement Ennahdha une amende de 1,170 million de dollars US ou équivalent en dinar tunisien dans l’affaire relative à la réception par le parti de dons financiers provenant d’une partie étrangère, a indiqué le porte-parole de la juridiction, Mohamed Zitouna.
En mars 2022, le tribunal de première instance de Tunis a indiqué que le juge d’instruction en charge de l’affaire des contrats de lobbying a décidé de déférer le mouvement Ennahdha, en la personne de son représentant légal et un des membres du parti ayant pris part à la signature du contrat de lobbying, devant le tribunal de première instance de Tunis et ce, après la clôture, des instructions menées par Pôle judiciaire économique et financier.
Le premier pour obtention de financements étrangers pour la campagne électorale et réception de fonds d’origine inconnue et le deuxième pour participation.
Rappelons qu’en octobre 2021, l’un des juges d’instruction en charge du dossier s’était rendu au siège du mouvement Ennahdha, à Tunis, où il a saisi le serveur informatique du parti dans le cadre des investigations lancées suite à une plainte intentée par l’homme politique Mohamed Abbou.
En 2019, ce dernier avait accusé Ennahdha d’avoir signé un contrat avec une société américaine de lobbying peu avant les législatives de 2019.
Selon le rapport de la Cour des comptes sur les résultats du contrôle du financement de la campagne électorale présidentielle et des législatives de 2019, des infractions financières ont été commises par le parti Ennahdha et d’importantes sommes d’argent avaient été illégalement dépensées pour influencer l’opinion publique.
Avec TAP