Les principales Banques centrales du monde ne devraient pas baisser la garde dans la lutte contre l’inflation. Car il est trop tôt pour dire si de fortes hausses des taux d’intérêt ont freiné les pressions sous-jacentes sur les prix. C’est ce qu’indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La croissance économique mondiale se révèle plus résiliente. Et l’inflation aux États-Unis et en Europe ralentit plus rapidement que ne l’avait prévu l’organisation dans ses perspectives de novembre. Mais elle avertit que les facteurs favorisant ce processus, notamment l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et des coûts des matières premières, sont en train de disparaître, voire de s’inverser.
L’OCDE a également souligné l’inflation structurelle supérieure à l’objectif dans la plupart des pays, ainsi que la hausse des coûts unitaires de main-d’œuvre. En plus des risques que le conflit au Moyen-Orient puisse augmenter les coûts de transport et d’énergie.
« Il est trop tôt pour être sûr que l’épisode inflationniste qui a débuté en 2021 se terminera en 2025 », a déclaré lundi l’OCDE, en publiant ses prévisions économiques intermédiaires. « La politique monétaire doit rester prudente pour garantir que les pressions inflationnistes sous-jacentes soient contenues à long terme », poursuit l’organisation.
Ainsi, l’appel de l’agence à des mesures prudentes intervient alors que la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine s’éloignent d’un resserrement agressif et signalent que leurs prochaines mesures consisteront à réduire les taux d’intérêt. Les marchés financiers ont déjà réagi à cette situation et aux signes de ralentissement de l’inflation en pariant sur un assouplissement de plus d’un point de pourcentage de la part des deux institutions d’ici la fin de l’année.
Cependant, l’organisation basée à Paris a précédemment relevé ses attentes concernant les premières baisses de taux au deuxième trimestre de cette année aux Etats-Unis et au troisième trimestre dans la Zone euro. En novembre 2023, l’OCDE estimait que la Fed agirait pour la première fois au cours du second semestre 2024 et que la BCE ne le ferait qu’au printemps 2025.
L’OCDE semble légèrement plus optimiste quant à l’économie mondiale que par le passé. Même si sa prévision améliorée d’une croissance de la production mondiale de 2,9 % en 2024 représente toujours un ralentissement par rapport aux 3,1 % de 2023. L’organisation ne s’attend qu’à une légère augmentation, à 3 % en 2025.