Le 9 février 2024 marquera la présentation du livre « El Hay Yrawah » du chanteur Nour Chiba. Ce récit nous plonge dans son année passée derrière les barreaux de la prison de la Mornaguia pour consommation de drogue.
Bien avant sa publication, une agitation palpable s’est emparée du web. Nour Chiba et son éditeur ont su générer un buzz médiatique grâce aux réactions contrastées des internautes. Si certains ont critiqué avec virulence l’auteur et son livre, alors que celui-ci n’est pas encore en vente, d’autres y ont vu un témoignage essentiel sur la réalité carcérale.
Tout individu a le droit fondamental de témoigner de son vécu. Nour Chiba ne fait qu’exercer ce droit. Pourvu qu’il ne prône ni la haine, ni la violence et encore moins le terrorisme. Bien que la valeur littéraire du livre puisse être discutée, il reste un témoignage précieux sur le système carcéral tunisien. Un témoignage nécessaire pour éclairer la réalité souvent sombre et mal connue des prisons, en accord avec les rapports d’ONG dénonçant les abus et les conditions inhumaines.
Il est possible que Nour Chiba ait eu recours à un nègre littéraire pour rédiger son livre. De même que la publication de cet ouvrage pourrait être une forme de catharsis pour le chanteur, lui permettant de donner du sens à son expérience carcérale.
A cet égard, notons qu’il existe trois livres incontournables faisant partie de la littérature carcérale. Il s’agit de : « Les lunettes de ma mère », d’Ezzeddine Hazgui; « Cristal » de Gilbert Naccache; et « La gamelle et couffin » de Fathi Ben Haj Yahia. Des témoignages poignants de militants de gauche ayant enduré l’emprisonnement sous le régime de Bourguiba, dans le cadre d’affaire politique.