Dans un front uni contre les politiques agricoles de l’Union européenne, les agriculteurs espagnols se sont joints aux protestations généralisées en Europe.
Principalement via les réseaux sociaux, les agriculteurs espagnols ont organisé hier leur première grande manifestation. Faisant ainsi écho aux sentiments de leurs homologues européens.
Même si les manifestations sont restées pacifiques, leur impact sur la circulation a été perceptible dans le but d’attirer l’attention sur les injustices du secteur agricole, affirment les organisateurs. Des tracteurs bordaient hier les autoroutes de villes telles que Séville, Tolède, Grenade, Huelva, Saragosse, Ciudad Real, Valence, Malaga, Murcie, Tarragone, Lleida et Madrid. Provoquant des perturbations de la circulation et des fermetures de routes intermittentes.
De leur côté, les syndicats du secteur agricole ont publié des déclarations soulignant la nécessité de « faire preuve de flexibilité dans les politiques agricoles de l’Union européenne ». De même qu’ils ont appelé à « imposer des restrictions et des contrôles plus stricts sur les produits provenant de pays extérieurs à l’Union européenne ».
En outre, les agriculteurs réclament une aide accrue pour lutter contre les défis liés à la sécheresse. Ils revendiquent aussi un renforcement du contrôle sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire et un élargissement des droits d’assurance.
La vague de protestations des agriculteurs s’est intensifiée en Espagne, commençant en France et s’étendant ensuite à l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, le Portugal et la Grèce.
Les syndicats d’agriculteurs espagnols ont annoncé leur intention de se mobiliser quotidiennement dans différentes villes. D’ailleurs, d’importantes manifestations sont prévues en Catalogne le 13 février et dans la capitale, Madrid, le 21 février.
Les critiques des manifestants portent sur la réglementation européenne liée à l’initiative Green Deal et à sa politique agricole commune.
Le plan « ambitieux » de l’Union européenne en 2019 vise à atteindre la neutralité climatique et à réduire les émissions de carbone d’ici 2050.
Les protestations des agriculteurs, qui ont débuté il y a deux semaines dans le sud-ouest de la France, témoignent d’un mécontentement croissant des agriculteurs européens à l’égard des politiques agricoles actuelles.
Bien que les raisons locales soient similaires, ces protestations constituent une menace pour l’économie européenne avec de grandes pertes, selon les observateurs.