Nous avons eu le plaisir d’interviewer Monsieur Walid Ksouri, CEO et co-fondateur de l’entreprise « SNO ». Cette société propose des produits pour entretenir sa maison et son corps tout en préservant l’environnement : 0% plastique, 0% parfum, 0% perturbateur endocrinien. Nous avons discuté de plusieurs sujets, entre autres, de conscience écologique en Tunisie, l’histoire de l’entreprise, etc.
Bonjour monsieur Ksouri. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de leconomistemaghrebin.com ?
Oui, je m’appelle Walid Ksouri, je suis le co-fondateur de SNO avec Ismail Ben Miled, un ami d’enfance.
Justement, si on parlait de SNO ?
J’ai toujours souffert d’allergies provoquant des démangeaisons. Grâce à Internet, j’ai découvert que les détergents chimiques étaient à l’origine de ces réactions. J’ai donc opté pour l’utilisation de copeaux de savon et le vinaigre pour laver mon linge.
Avant de fonder SNO, j’avais une blanchisserie industrielle, où nous privilégiions l’utilisation de produits écologiques tels que le savon noir, le percarbonate, le vinaigre ménager 14°, les cristaux de soude. Cependant, nous étions parfois contraints d’avoir recours à des produits chimiques en raison de l’influence puissante de certains lobbys présents dans divers secteurs tels que la pharmacie et l’agriculture.
Nous passons par 2 étapes, l’étape de nettoyage puis le l’étape de désinfection, le nettoyage était fait avec des produits écolo et biodégradable tels que le savon noir pour dégraisser, le percarbonate pour détacher et blanchir, le vinaigre pour neutraliser, assouplir. Sachant que le percarbonate et le vinaigre sont tous les 2 des puissants désinfectant, nous étions quand même obligé de passer par une désinfection avec des produits chimiques et toxiques agrées par le ministère de la santé. C’est ces mêmes produits qu’on utilisait pour faire le mange à la maison. Le ménage écolos. L’idée de fonder une marque de produits d’entretiens était en veille depuis 2015, j’avais déjà une charte graphique et je voulais l’appeler Rosenbach (toujours mentionné sur le code à barre de nos produits d’ailleurs).
Alors, qu’est-ce que cela a changé ?
Les blanchisseries à barrières sanitaires (traitement du linge hospitalier) sont toujours dans l’obligation de se soumettre aux normes strictes imposées par le ministère de la Santé. Elles doivent, utiliser des produits ayant une autorisation spécifique, Autorisation de Mise sur le Marché (AMS), indiquant que ce produit particulier est approuvé pour être utilisé dans les processus de désinfection.
Puis…?
Honnêtement, non. J’avais une petite blanchisserie parmi des milliers.
Est-ce que c’est de là qu’est venue l’idée de la création de SNO ?
En 2020 étant lié au tourisme, j’ai dû fermer la blanchisserie lors la crise du Covid-19. Un jour, Ismail Ben Miled, mon associé, m’invite chez lui. Dans nos conversations, il me dit que son fils avait le même le problème dont j’ai souffert. Des démangeaisons qui provoquent parfois des blessures, à force de se gratter. Il a vu beaucoup de dermatologues, eu recours à des produits soi-disant bio, mais ça n’a pas marché. Je lui ai expliqué que j’ai longtemps eu le même problème (Dermatite Atopique) causés par les produits chimiques présents dans les détergents et lessives. Je lui ai dit d’essayer de rapper du savon en copeaux pour le mettre directement dans le tambour pour laver le linge son fils et qu’il était préférable de passer au ménage écolos. Puis nous avons discuté de Rosenbach
Un mois après, Ismail m’appelle pour me dire que la méthode que je lui ai recommandée a parfaitement marché, et qu’il faudrait lancer le plus tôt SNO. C’est comme ça que l’aventure SNO a commencé. C’était en août 2020, et on a démarré en février 2021.
Dans ce cas, d’où vient le nom SNO et que signifie-t-il ?
C’est une idée d’Ismail. Il s’est occupé du logo et de la communication de notre marque. SNO fait écho au mot anglais “snow“ qui veut dire neige en français. En enlevant le w, il cherchait, par ce choix, à évoquer le “blanc“ et la “propreté“.
Suite à tout ce que vous avez évoqué, on a envie de vous demander si on peut parler de conscience écologique en Tunisie ?
Oui il existe de plus en plus d’éco conscience ! Etant jeune et converti au ménage écolo, j’avais une tante et quelques amies à ma mère qui utilisaient les mêmes produits. D’ailleurs, quand on y pense, nous aïeuls avaient recours au vinaigre et au savon à l’huile d’olive pour le nettoyage.
C’est plus tard que l’industrie chimique s’est imposée et a réussi à camoufler ce genre de nettoyage et d’entretien. Les personnes d’un certain âge ont continué à avoir cette conscience.
Nous n’avons pas inventé le vinaigre noir, le savon noir ou le bicarbonate de soude. Ces produits ont toujours été accessibles.
Il y a un détail important à mentionner : les produits auxquels avaient recours nos aïeuls étaient des multi-usages. Il n’y avait pas de produits spécifiques pour le verre, pour les miroirs, pour le sol, etc. Le vinaigre ménager était suffisant pour tout nettoyer. L’industrie a réussi à diversifier les produits et à maximiser leur marge.
Nous proposons cinq produits qui suffisaient à tout nettoyer. Chacun d’eux a une diversité d’applications. Exemple : il suffit d’avoir recours au bicarbonate de soude pour nettoyer l’argent et les vêtements, enlever toute mauvaise odeur aux tapis…
Quel est le produit qui connaît le plus succès auprès de la clientèle ?
Notre “Best Seller“ est le vinaigre ménager 14 degrés. En effet, celui qui sait l’utiliser fait, grâce à lui, 70% de son ménage. Il ne faut surtout pas le confondre avec le vinaigre blanc qu’on peut trouver dans les rayons. Ce produit est d’une concentration de 6 degrés, et il est d’usage alimentaire. Il est certes écologique, mais pas assez concentré pour faire de l’entretien, bien que certaines personnes y aient recours pour le ménage.