Ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, qui a porté l’abolition de la peine de mort en France, Robert Badinter est décédé dans la nuit de jeudi 8 à vendredi 9 février 2024, à l’âge de 95 ans. L’annonce a été faite par sa collaboratrice, Aude Napoli.
« La peine de mort, cela veut dire que l’État s’arroge le droit de disposer de la vie du citoyen, cela implique secrètement le pouvoir de vie et de mort de l’État sur le citoyen. Et ça je le refuse ». Ce sont là entre autres mots de cet avocat, comme le rappelle RFI.
A rappeler dans cette logique que le jeune Robert Badinter s’engage contre la peine de mort. « D’abord devant les tribunaux puis, à partir de 1981, en tant que ministre de la Justice du président socialiste François Mitterrand. Le 17 septembre de la même année, il prononce un discours enflammé devant l’Assemblée nationale », écrit RFI.
La peine de mort sera abolie en France le 9 octobre 1981.
En effet, « deux heures durant, il va convaincre les élus d’aller contre l’opinion publique et dans le sens de l’Histoire ». Voici ce qu’il a dit : « La France est grande parce qu’elle a été la première en Europe à abolir la torture, malgré les esprits précautionneux qui, dans le pays, s’exclamaient à l’époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats. La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage, ce crime qui déshonore encore l’humanité. Il se trouve que la France aura été, en dépit de tant d’efforts courageux, l’un des derniers pays, presque le dernier en Europe occidentale à abolir la peine de mort. […] Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n’y aura plus, pour notre honte commune, d’exécutions furtives, à l’aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées ».
On y reviendra dans un autre article.