Les conditions qui permettraient à l’Union européenne de conclure un accord commercial avec le groupe des pays sud-américains du Mercosur ne sont pas réunies, a annoncé, jeudi 8 février 2024, le vice-président exécutif de la Commission européenne, Maros Sefcovic.
« La Commission européenne conclut que les conditions pour la conclusion de l’accord du Mercosur ne sont pas remplies », a annoncé Maros Sefcović devant le Parlement européen.
Le projet d’accord de libre-échange a fait l’objet de critiques politiques ces dernières semaines, sur fond de protestations des agriculteurs européens qui se plaignent d’être lésés par les importations bon marché en provenance de pays qui ne respectent pas les normes environnementales élevées de l’Union européenne.
Depuis plusieurs mois, la Commission européenne fait le forcing pour clore les discussions autour de son accord de libre-échange avec le Mercosur, commencées en 1999. Après avoir espéré un feu vert final en décembre 2023 lors du sommet du Mercosur, le commissaire européen au commerce, Vladis Dombrovskis, considérait encore le 23 janvier dernier qu’un accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay (qui forment le Mercosur) «était à portée de main avant la fin de son mandat » à l’été. «La Commission voulait redorer son bilan en matière de libre-échange, alors que certains lui reprochent de ne pas en avoir fait assez», a décrypté l’économiste d’Attac Maxime Combes.
De façon prévisible, l’annonce a contribué à électriser le débat en France et dans d’autres pays européens, d’autant plus en pleine mobilisation des agriculteurs et à quatre mois des élections européennes. En France, l’accord avec le Mercosur fait l’objet d’un tir de barrage, alors que les éleveurs bovins et ovins et les sucriers s’alarment de la hausse des quotas pour les agriculteurs sud-américains.
En marge du Conseil européen le 1er février, Emmanuel Macron s’est félicité que l’accord «n’ait pas été conclu à la va-vite comme certains menaçaient de le faire».
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, auquel s’opposent les agriculteurs français et européens, prévoit la baisse ou la suppression de droits de douane sur plusieurs produits alimentaires