En janvier 2024, les prix à la consommation augmentent en conservant le même taux que le mois précédent, soit une hausse de 0,6 %. Cette augmentation est principalement liée à la hausse des prix de l’alimentation de 0,7 %, des prix des services des communications de 1,3 % et des prix de l’habillement de 0,5 %.
L’augmentation des taux d’intérêt, souvent considérée comme une stratégie pour lutter contre l’inflation, peut en réalité avoir des conséquences désastreuses tant pour les États que pour l’industrie et la consommation. Ainsi, la politique monétaire actuelle, axée sur la maîtrise de l’inflation, peut se révéler contre-productive dans le contexte économique actuel.
Alors, la sortie de la spirale inflationniste, résultant d’un déséquilibre entre l’offre de biens et de services et la demande solvable, peut se réaliser de deux manières principales. La première implique une diminution de la demande par l’insolvabilité progressive des acheteurs. Tandis que la seconde nécessite une augmentation de l’offre.
Actuellement, nous sommes confrontés à une vague d’inflation qui entraîne une perte de pouvoir d’achat, notamment pour les épargnants; malgré une augmentation des rémunérations. Cette répartition de l’effort n’a que peu d’importance à l’échelle macroéconomique. Car la spirale inflationniste ne prend fin que lorsque le pouvoir d’achat diminue suffisamment.
La solution idéale pour contrer l’inflation serait donc une augmentation de l’offre, favorisant ainsi la création d’emplois, l’accroissement de la richesse et la stabilisation des prix. Cependant, cela nécessite des investissements dans l’économie réelle. Ce qui est entravé par la politique monétaire actuelle. En effet, les taux d’intérêt élevés découragent l’investissement en rendant économiquement non viables de nombreux projets dont la rentabilité est inférieure au coût de l’argent.
En pratique, cette politique de taux d’intérêt élevés entraîne une contraction de la production de richesse, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce qui affectera le niveau de vie des citoyens. De plus, elle pèse sur la capacité d’investissement des entreprises et des ménages. Ce qui freine la croissance économique.
Traditionnellement, l’augmentation des taux d’intérêt était utilisée pour modérer une demande excessive. Cependant, dans le contexte actuel, où la demande est incompressible en raison de facteurs structurels, cette approche se révèle inefficace et contre-productive. Contrairement aux périodes précédentes d’inflation, où une partie de la demande pouvait être facilement détruite sans causer de dommages significatifs, la situation actuelle est différente. Au cours des dernières années, la croissance économique a été très faible. Ce qui signifie que les marges de manœuvre pour réduire la demande sans causer de douleur économique sont limitées.
En conclusion, l’augmentation des taux d’intérêt, bien que conçue pour maîtriser l’inflation, peut avoir des effets contraires à ceux escomptés. Cette politique peut freiner l’investissement, réduire la croissance économique et affecter négativement le niveau de vie des citoyens. Il est donc impératif que les décideurs comprennent les spécificités de l’économie actuelle et adoptent des mesures qui favorisent véritablement la croissance et la stabilité économique.
* Dr. Tahar EL ALMI,
Prof Associé à l’IHET,
Institut des Hautes Etudes-Tunis,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)