3,3 milliards. C’est notre chiffre du jour. Et c’est le nombre de personnes qui « vivent aujourd’hui dans des pays qui consacrent plus d’argent au paiement des intérêts de leur dette qu’à l’éducation ou à la santé ». Vous avez compris qu’il s’agit des pays en développement qui sont menacés par la crise financière. Mais l’Organisation des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) estime qu’elle peut être évitée. Et ce, à condition que « les prêteurs internationaux acceptent des réformes radicales ».
Pour ce faire, les Nations unies ont appelé, jeudi 8 février 2024, à la réforme de l’architecture mondiale de la dette et à son plafonnement pour les PVD. En effet, explique la CNUCED, « la crise financière qui menace les pays en développement peut être évitée. Et ce, si les prêteurs internationaux acceptent des réformes radicales telles qu’un plafonnement de la dette ». Elle préconise ainsi des réformes de l’architecture de la dette mondiale, dans un contexte de surendettement croissant, comme le rapporte le site news.dayfr.com.
Pour l’agence onusienne, il est nécessaire d’éviter une crise généralisée de la dette dans les pays en développement, en alignant l’architecture de la dette mondiale sur les besoins de ces pays.
11 400 milliards de dollars
Ainsi, la CNUCED rappelle que dans le sillage de la pandémie de la Covid-19, la dette souveraine extérieure des PVD (c’est-à-dire les fonds empruntés en devises étrangères) a augmenté de 15,7 %. Et ce, pour s’établir à 11 400 milliards de dollars fin 2022.
Et de poursuivre : « L’explosion des coûts du service de la dette est tout aussi alarmante. Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, et qui ont emprunté lorsque les taux d’intérêt étaient bas et les investisseurs enthousiastes, consacrent aujourd’hui respectivement environ 23 % et 13 % de leurs recettes d’exportation au remboursement de leur dette extérieure ».
Les failles structurelles de l’architecture mondiale de la dette souveraine
D’où la colère de la cheffe du service des politiques macroéconomiques et de développement à la CNUCED, Anastasia Nesvetailova, pour qui « cette situation est clairement insoutenable ». Et d’ajouter : « Alors qu’une crise systémique de la dette se profile à l’horizon, dans laquelle un nombre croissant de pays en développement passent de la détresse au défaut de paiement, une crise du développement est déjà en cours ».
Ceci étant, la CNUCED souligne que la crise liée à la croissance de la dette ne découle pas seulement de la vague d’endettement qui a suivi la crise financière mondiale de 2008 ou des crises en cascade depuis la pandémie et du resserrement monétaire dans les pays développés. « Les principales causes résident dans les failles structurelles de l’architecture mondiale de la dette souveraine. Laquelle offre un soutien inadéquat et tardif aux pays en situation de surendettement », conclut la CNUCED.