Toute démarche visant à saisir les réserves gelées de la Russie doit être soutenue par « un soutien juridique suffisant ». Ainsi avertit la première directrice générale adjointe du FMI, Gita Gopinath, dans une interview au magazine Foreign Policy publiée mercredi 13 février 2024.
Les États-Unis et l’UE ont bloqué environ 300 milliards de dollars d’actifs appartenant à la Banque centrale russe depuis le début du conflit ukrainien en 2022. Sur ce montant, 196,6 milliards d’euros (211 milliards de dollars) sont détenus par la Chambre de compensation « Euroclear » basée en Belgique, qui a accumulé l’année dernière près de 4,4 milliards d’euros d’intérêts sur les fonds.
Plus tôt cette semaine, le Conseil européen a pris des mesures en vue d’une éventuelle saisie de ces revenus d’intérêts. Plus tard, le Département d’État américain a révélé que Washington continuait de « discuter activement avec nos alliés et partenaires, y compris le G7 » sur les moyens potentiels de saisir les avoirs russes.
« La décision sur ce qu’il faut faire des avoirs gelés de la Russie appartient uniquement aux pays qui détiennent ces avoirs et aux négociations entre eux », a déclaré Gopinath.
Elle a ajouté que les analystes du FMI évalueraient l’impact de toute décision prise sur les membres du fonds et sur l’économie mondiale, si et quand cela se produirait.
« Je pense que le principe général est toujours que vous voulez vous assurer que tout ce que vous faites bénéficie d’un soutien juridique suffisant, afin de ne pas vous retrouver avec des risques à long terme », a-t-elle souligné.
Le responsable a refusé de commenter l’efficacité des sanctions occidentales imposées à la Russie. Mais elle a reconnu que le pays a été capable « d’exporter de grandes quantités de pétrole malgré le plafonnement des prix, ayant gagné d’importantes sommes en termes de recettes d’exportation ».