La France a « tourné la page » de la Françafrique, et aujourd’hui les « discours prédateurs » ne concernent plus la France. Jean-Marie Bokel, envoyé spécial du président français Emmanuel Macron pour l’Afrique, l’a déclaré le 12 février 2024 dans une interview au journal Le Monde.
M. Bokel a pour mission de reconstruire les relations difficiles entre la France et les pays du continent où sont encore installées des bases militaires françaises (Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire et Tchad, avec 2 500 soldats). Paris dispose également d’une base à Djibouti, mais dit « ne pas se soucier » des relations avec ce petit pays d’Afrique de l’Est.
Jean-Marie Bokel, qui a perdu l’un de ses fils dans un accident d’hélicoptère dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali en 2019, affirme : « Au cours des 16 dernières années, les choses ont beaucoup changé ». Ainsi, son travail se concentrera sur les moyens à mettre en œuvre pour « tourner la page » de la Françafrique vers un nouveau modèle de coopération. « Nous sommes le deuxième investisseur en Afrique; en 20 ans, nos investissements dans la région ont doublé », a déclaré M. Bokel, qui, à la question de savoir si la Françafrique existait encore. Il a alors répondu : « Dire le contraire, c’est être aveugle et mentir […] mais la volonté de Paris est pour un changement radical de rythme ».
Avec les pays où la France dispose encore de bases militaires, Jean-Marie Bokel souligne que « la coopération en matière de défense et de sécurité n’est qu’un aspect de nos relations. Notre objectif est d’évaluer les capacités militaires disponibles pour le bénéfice de toutes les parties. Avec une approche adaptée en termes de format, de contrôle, de formation, de partenariats avec les écoles militaires, de transfert d’équipements militaires, etc. ».