La Chine s’oppose fermement à une proposition de l’UE visant à imposer des restrictions commerciales à trois entreprises chinoises en raison de leur coopération avec la Russie. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 14 février 2024, le ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué, qualifiant cette potentielle mesure de « sanction illégale ».
« Nous sommes au courant des informations pertinentes », indique le communiqué publié par le ministère. Avant de condamner ce qu’il appelle « une juridiction au bras long contre la Chine sur la base de la coopération entre la Chine et la Russie ».
Pékin « prendra les mesures nécessaires pour sauvegarder résolument les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises », relève encore le ministère chinois.
Pékin ne soutient pas l’armée russe
En effet, Bruxelles aurait proposé de cibler près de deux douzaines d’entreprises, dont trois basées en Chine et une en Inde. Et ce, en raison de ce que les diplomates européens appellent le soutien aux efforts de guerre de Moscou.
Notons que le bloc avait déjà discuté de mesures similaires à l’encontre des entreprises chinoises, mais s’est heurté à une forte résistance de la part de plusieurs États membres. De plus, Pékin a assuré qu’il ne soutenait pas l’armée russe.
« Les entreprises chinoises et russes mènent des échanges et une coopération normaux et ne ciblent pas les tiers. Et elles ne doivent pas non plus être interférées ou influencées par des tiers », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères.
Des entreprises non chinoises également dans le viseur de l’UE
Si elles sont approuvées, ces mesures constitueraient le premier exemple de restrictions européennes imposées aux entreprises en Chine continentale depuis le début du conflit ukrainien. Bloomberg rapporte que la liste des cibles potentielles comprend des entreprises de Hong Kong, de Serbie, d’Inde et de Turquie, dont certaines sont également ciblées pour la première fois.
La Chine, ainsi que de nombreux pays du Sud, ont refusé de suivre l’exemple occidental dans le conflit russo-ukrainien. Ainsi, ils ont plutôt adopté une position de neutralité et maintenu largement leurs relations commerciales avec Moscou. De plus, le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné à plusieurs reprises le rôle constructif joué par Pékin dans la tentative de parvenir à des pourparlers de paix entre les deux parties. Soulignant que « ce sont les États-Unis, et non la Chine, qui ont déversé des armes sur le champ de bataille ».
Au final, le ministère a rejeté les accusations de fourniture d’une assistance militaire à Moscou, qualifiant ces affirmations de « désinformation ». Le Kremlin, quant à lui, a déclaré qu’il n’avait rien à ajouter à la position de Pékin sur les sanctions proposées par l’UE contre les entreprises chinoises. La Russie a également exprimé à plusieurs reprises son opposition à ce qu’elle considère comme des sanctions illégales.