Le président sénégalais, qui pensait avoir bien fait en annonçant sine die le report de l’élection présidentielle, se retrouve dans de « sales draps » aujourd’hui. Et ce n’est pas un jeu de mots.
Au Sénégal, apparemment, on ne badine pas avec la Constitution, comme c’est le cas dans la plupart des pays africains, où les dirigeants jouent avec la loi des lois en la modifiant à leur guise.
La preuve? La Cour constitutionnelle a invalidé, jeudi 15 février 2024, « le report de l’élection présidentielle ». Lequel avait provoqué une grave crise sociale et politique dans le pays. On parle de trois morts et de plusieurs dizaines de blesses.
Ainsi, la société civile semble avoir pesé de tout son poids sur l’arrêt de la Cour, qualifiant la décision du président sortant (qui ne peut cependant pas se représenter) de « coup d’Etat constitutionnel« .
« La Cour a déclaré contraire à la Constitution la loi adoptée le 5 février par l’Assemblée nationale, repoussant l’élection de dix mois et maintenant le président Macky Sall à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur ». C’est ce qu’indique un document publié sur les réseaux sociaux et authentifié par une source au sein de l’institution.
Par conséquent, la Cour constitutionnelle annule le décret du président Macky Sall qui, dans les faits, modifiait ainsi le calendrier électoral, trois semaines seulement avant l’échéance.
Maintenant, reste à savoir si l’élection présidentielle se tiendra à la date prévue. Mais quoi qu’il en soit, c’est déjà une victoire pour l’opposition et pour la société civile sénégalaises.
Voilà l’exemple que les Cours constitutionnelles dans tous les Etats du continent africain devraient suivre. Et ce, pour qu’il y ait un peu de stabilité politique à même d’engendrer le développement économique. C’est peut-être ainsi qu’on pourrait en finir avec les coups d’Etat et autres prises du pouvoir par les hommes en kaki.