Des finances publiques sous stress, des entreprises publiques criblées de dettes, une croissance économique en berne et des réformes structurantes pour l’économie qui tardent à voir le jour.
Remettre l’économie tunisienne sur les rails d’une croissance solide et durable s’avère primordial aujourd’hui. Des défis immenses sont à relever. – Des réformes en profondeur du secteur public pour stopper la ruée vers le privé (éducation, santé, transport..) et son cortège de dégradation du pouvoir d’achat du citoyen. Les mesures engagées jusqu’à présent ont principalement visé à restaurer les équilibres macroéconomiques. Améliorer la qualité des services publics va générer une amélioration de la qualité de vie des citoyens et renforcer la confiance envers l’Etat. Ces réformes peuvent rendre le pays plus attractif et freiner ainsi la fuite des compétences.
Une bonne gouvernance des institutions pour garantir un Etat de droit et déloger la méfiance qui ne cesse de miner le vivre ensemble. C’est en présence d’institutions fragiles que les pratiques de corruption fleurissent. L’ancrage à la culture de la bonne gouvernance institutionnelle demeure déterminant pour garantir l’attractivité du site Tunisie pour l’investissement étranger et pour amener l’investisseur domestique à renoncer à tout projet de délocalisation.
Une priorisation de l’investissement dans la transition environnementale via le verdissement des politiques publiques, pour atténuer les effets du changement climatique. La Tunisie s’est engagée, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, à réduire l’intensité carbone de 45% et à augmenter sa production d’électricité issue des énergies renouvelables de 35% d’ici 2030. Une transition qui tarde encore à se dessiner.
En outre, le stress hydrique devient de plus en plus menaçant pour l’agriculture et la sécurité alimentaire. Malheureusement, face à ce problème, l’action publique n’est pas encore à la hauteur des défis qui attendent le pays.
Le temps joue contre nous. Le contexte économique actuel est peu propice à l’initiative privée et alimente la fuite des compétences. Il est temps de chasser l’immobilisme, d’intégrer l’avenir des générations futures dans les politiques publiques, loin du dictat du calendrier électoral.
Article de Noura Harboub Labidi
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 888 du mag de l’Economiste Maghrébin du 14 au 28 février 2024