Un citoyen américain a exprimé sa fureur dans une vidéo qui circule sur Facebook en ces termes : « Avez-vous vu ces photos? Si oui, vous auriez pensé qu’un officier israélien s’adressait aux journalistes dans une bâtisse située quelque part à Tel-Aviv ou à Jérusalem. Eh bien non. La scène se passe dans les locaux du Congrès à Washington. Le représentant de l’Etat de Floride, Brian Mast, dans un uniforme de l’armée israélienne, répondait aux questions des journalistes. Qu’est ce qui se passe dans ce foutu Etat de Floride? Voici un élu censé représenter les Américains contre un salaire annuel de 175 000 dollars; mais il se présente au Congrès avec son uniforme de l’armée israélienne. Qu’est-ce qui se passe donc dans ce foutu pays? Je ne comprends plus rien. »
Ce brave citoyen américain n’est pas le seul à trouver des difficultés à comprendre ce qui se passe dans son pays. La Maison Blanche, le Congrès et, en général, l’institution politico-militaire américaine, le tout ressemble à une machine infernale, échappant à tout contrôle et semant chaos et destruction là où elle passe.
Le plus dangereux est que le chef de l’Exécutif dans ce pays est réellement hors du coup avec des signes de sénilité avancée et de plus en plus fréquents. Qu’on en juge. Dans un discours en septembre 2022, il s’adressait à une parlementaire républicaine au Congrès… décédée un mois plus tôt. Peu de temps après, il concluait un autre discours par le célèbre vœu britannique : « God save the Queen ». Beaucoup d ’Américains furent consternés quand ils virent leur président perdu dans les jardins de la Maison Blanche, demandant aux jardiniers le chemin de ses quartiers. Il y a juste quelques jours, dans une brève rencontre avec les journalistes, il affirma : « J’ai parlé avec le président du Mexique, Sissi, et l’ai prié d’ouvrir les points de passage de Rafah » …
Mais la grande tragédie est que les effets de cette sénilité présidentielle ne se limite pas à la seule gestion des affaires domestiques américaines ; mais se répercutent da manière dévastatrice sur la gestion d’une situation internationale explosive. Une situation où deux guerres régionales à Gaza et en Ukraine menacent à tout instant d’exploser en conflit mondial.
On ne répètera jamais assez qu’à la base de tous les drames qui se déroulent depuis des décennies au Moyen-Orient et depuis 10 ans en Ukraine, se trouve l’avidité démoniaque du Complexe militaro-industriel américain, dénoncé déjà en 1961 par le président Eisenhower comme « un danger pour l’Amérique et le monde ».
Ce Complexe ne peut prospérer que dans un cadre mondial de crises et de guerres qu’il s’emploie à déclencher, nourrir et entretenir. Sans remonter plus loin qu’un tiers de siècle, on peut dire que sa puissance est telle qu’il a réussi à apprivoiser tous les locataires de la Maison Blanche et à les mettre à son service.
Pour ne citer que quelques exemples, disons que le Complexe militaro-industriel a mis à son service les Bush père et fils qui ont détruit l’Irak à deux reprises, en 1991 et 2003. Il a aussi chargé Bill Clinton de donner l’ordre à l’OTAN d’entamer son redéploiement vers l’Est. Barack Obama, après s’être vanté d’avoir bombardé à lui seul sept pays arabes et musulmans, a fait, à la fin de son second mandat, cette confession dans une interview au Magazine The Atlantic : « Quand il fait son entrée à la Maison Blanche, le président américain trouve sur son bureau des directives qu’il est tenu de suivre, tel un train qui se trouve sur les rails ». Quant au « plus vieux président de l’histoire américaine », le Complexe militaro-industriel est en train d’utiliser sa sénilité pour entretenir les guerres d’Ukraine et de Gaza.
On reste pantois face au comportement à la fois pathétique et sénile de « Genocide Joe » vis -à-vis de la guerre de Gaza. D’un côté, il exprime sa préoccupation du nombre de morts palestiniens et reconnait qu’ « Israël est allé trop loin dans ses représailles » ; de l’autre il maintient le pont aérien qui continue de fournir les tonnes de bombes pour qu’Israël puisse poursuivre son carnage.
La même chose peut être dite de la guerre d’Ukraine. Alors que ce pays a perdu plus d’un demi-million de soldats, alors qu’il est dans l’incapacité de remplacer les soldats morts et qu’il continue de collectionner les défaites et les revers, Biden & Co. poursuivent leur politique désastreuse en envoyant les milliards de dollars à Kiev. Une manne qui sert plus à nourrir la corruption endémique en Ukraine qu’à atteindre les objectifs de la guerre de Zelenski.
Le plus tragi-comique dans tout cela est que les porte-voix du Complexe militaro-industriel continue de crier sur les toits que la politique américaine, son millier de bases militaires disséminées un peu partout et ses engagements au Moyen-Orient, en Europe de l’Est et en mer de Chine méridionale ne visent qu’une seule et unique chose : « Faire fleurir la liberté dans le monde ».
George W. Bush a dit une fois : « Ils nous détestent parce qu’ils détestent notre liberté ». Oui, une bonne partie du monde déteste de plus en plus la version américaine de la liberté qu’on peut assimiler sans la moindre exagération à la liberté du renard dans le poulailler.