Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est devenu une célébrité en termes de fanfaronnades et de provocations auxquelles il s’adonne à chaque sommet de l’Union européenne. Ses convictions d’extrême droite ont fait de lui une incongruité qui perturbe les réunions de l’UE et retarde l’application de ses décisions.
Sa dernière fanfaronnade date du lundi 19 février quand les Etats membres de l’Union européenne se sont accordés pour réclamer « une pause humanitaire immédiate » à Gaza, qui puisse conduire à un « cessez-le-feu durable ». Une exigence votée par la totalité de l’UE, sauf la Hongrie et son président Orban, c’est-à-dire par 26 membres.
Deux jours plus tôt, le Premier ministre hongrois a refusé de signer une déclaration du Haut représentant de l’UE, demandant à Israël de « ne pas entreprendre d’action militaire à Rafah », où sont entassés près d’un million et demi de Palestiniens.
Mais l’indécence et l’immoralité de Viktor Orban le pousse même à bloquer une autre décision importante de l’UE : « Les sanctions que les 26 autres États membres de l’UE sont désormais prêts à prendre contre les colons israéliens qui perpètrent des violences à l’égard des Palestiniens en Cisjordanie pour s’emparer de leurs terres. »
La solidarité dont fait preuve l’extrémiste de droite hongrois Victor Orban avec le gouvernement fasciste israélien et les hordes criminelles de colons est consternante. C’est une solidarité entre Etats-parias : l’un en plein milieu de l’Europe, l’autre au cœur du Moyen-Orient.
Le Premier ministre hongrois a donc marqué son opposition, mais il est incapable de bloquer la déclaration de l’UE. Tout ce qu’il a réussi à faire, c’est de s’isoler encore plus et renforcer son statut peu enviable de perturbateur et de provocateur.
Et même quand il n’y a pas de travaux à entraver ou de décisions à bloquer, Viktor Orban cherche les occasions pour s’adonner à son exercice favori de provocation de l’institution qui lui a ouvert ses portes et aide son pays à coups de milliards d’euros.
En effet, le 23 octobre dernier, à l’occasion de la commémoration du soulèvement de Budapest en 1956 contre la domination de l’Union soviétique, le Premier ministre hongrois a nargué l’Union européenne en ces termes : « Nous voyons des choses qui nous rappellent l’époque soviétique, lance-t-il. Oui, l’histoire peut se répéter. Heureusement, ce qui était une tragédie la première fois est au mieux une comédie la deuxième fois. Heureusement, Bruxelles n’est pas Moscou : Moscou a été une tragédie; Bruxelles est une mauvaise parodie contemporaine. Il fallait danser au rythme que sifflait Moscou. Même quand Bruxelles siffle, nous dansons comme nous voulons. Et, si nous ne voulons pas, nous ne dansons pas. »
Peut-être l’Union européenne devrait-elle réviser ses statuts de manière à pouvoir exclure de ses rangs les fachos, les provocateurs et les ingrats.