L’économie israélienne a été confrontée à l’une des plus fortes contractions de l’histoire du pays au quatrième trimestre de l’année 2023. Et ce, en raison de la guerre en cours contre Gaza. C’est ce qu’a révélé lundi 19 février un rapport du Bureau central des statistiques de l’Etat hébreu.
Le PIB du pays a chuté de 19,4 % en données désaisonnalisées au cours des trois derniers mois de 2023. Ce qui constitue la première baisse trimestrielle de l’économie israélienne en deux ans.
La contraction a été bien pire que la prévision consensuelle de Bloomberg et de Reuters d’une baisse de 10 %. Les hostilités ont paralysé les entreprises, provoqué des évacuations et un appel record de réservistes, qui ont supprimé environ 8 % de la main-d’œuvre du pays, selon les économistes.
Ainsi, la guerre a provoqué de graves perturbations dans l’économie israélienne de 520 milliards de dollars. De même qu’elle a conduit à « des restrictions comparables aux fermetures imposées pendant la pandémie de Covid-19. Provoquant un crash soudain de l’industrie manufacturière, bouleversant la consommation et vidant brièvement les écoles, les bureaux et les chantiers de construction », a écrit Bloomberg.
L’investissement en Israël a été le plus durement touché, plongeant de 70 %. Tandis que la consommation privée, un moteur majeur de la croissance économique, a chuté de 27 % au quatrième trimestre. La consommation publique a quant à elle chuté de près de 90 %, selon les données.
Dans le même temps, les dépenses publiques ont grimpé de 88,1 %, selon les statistiques. L’augmentation des dépenses militaires a joué un rôle important dans cette augmentation.
Pour l’ensemble de l’année, le PIB israélien a augmenté de 2 %, contre 6,5 % en 2022. La Banque d’Israël a maintenu son estimation de croissance pour 2024 à 2 %; tandis que le ministère des Finances la prévoit à 1,6 %.
Enfin, notons que plus tôt ce mois-ci, l’agence de notation internationale Moody’s a abaissé la note de crédit d’Israël. Ce qui constituait la première dégradation de la note souveraine du pays. La note d’Israël a été abaissée de A1 à A2 et sa perspective a été maintenue à « négative » en raison de ce que l’agence de notation estime être les risques politiques et budgétaires découlant de la guerre continue du pays contre le Hamas.