Le Caire et Moscou sont en pourparlers sur la création d’un centre logistique dans la zone du canal de Suez pour stocker les approvisionnements en blé en provenance de la Russie. C’est ce que rapporte le média russe Sputnik, citant le ministère de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur de ce pays d’Afrique du Nord.
Le Caire, qui compte Moscou comme son principal fournisseur de céréales, avait précédemment déclaré que la création d’une plaque tournante le long de la route commerciale de Suez faciliterait les exportations de blé russe vers les voisins de l’Égypte. Le canal de Suez est une voie navigable artificielle en Égypte qui relie la mer Méditerranée à la mer Rouge, raccourcissant ainsi les routes commerciales mondiales.
En août dernier, l’Autorité générale égyptienne pour l’approvisionnement en produits de base (GASC) avait déjà annoncé sa volonté de réexporter du blé russe vers des pays tiers, notamment ceux de la région arabe ainsi que de l’Afrique du Nord et de l’Est. Et ce, si le centre de distribution logistique proposé sur le canal de Suez est construit.
Pour sa part, le ministère égyptien du Commerce a annoncé, lundi 20 février, qu’une série de réunions avaient eu lieu entre les deux parties, les représentants russes ayant accepté d’étudier le projet.
L’Égypte, qui a officiellement rejoint le bloc économique BRICS+ en janvier 2024, est l’un des principaux importateurs mondiaux de blé et le plus grand acheteur de céréales de la Russie. En effet, le Caire a acheté 2,031 millions de tonnes à Moscou au cours des trois premiers mois de la campagne agricole 2023-2024 (juillet-septembre). La quantité totale de blé contractée par le Caire en décembre dernier s’élève également à 1,02 million de tonnes, estime la mission commerciale russe en Égypte.
En 2023, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, annonçait que son pays envisageait d’augmenter ses importations de céréales en provenance de Russie, les citant comme l’une des priorités des relations bilatérales.
En outre, notons dans ce contexte que le conflit ukrainien, ainsi que les sanctions occidentales sur les transports maritimes et les transactions financières russes, ont déclenché une pénurie de céréales en Afrique et une forte augmentation des coûts. Moscou s’est engagé à fournir de la nourriture gratuite à un certain nombre de pays africains dans le cadre d’un accord annoncé par le président Vladimir Poutine lors du deuxième sommet Russie-Afrique l’été dernier.
D’ailleurs, le mois dernier, le Burkina Faso a reçu 25 000 tonnes de blé russe gratuit. Il devient ainsi le dernier pays africain à prendre livraison des expéditions humanitaires. Et ce, dans le cadre de l’accord mis en place après le refus de Moscou de renouveler l’Initiative céréalière de la mer Noire.