Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) sont prudents quant au moment où il faudrait commencer à réduire les taux d’intérêt. La plupart s’inquiétant du risque qu’une décision précoce fasse dérailler les efforts déployés jusqu’à présent. C’est ce qu’indique le procès-verbal de la réunion, publié mercredi 21 février.
L’incertitude règne parmi les responsables de la Fed quant au degré de resserrement de la politique monétaire qu’il faudra maintenir pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 % de la Fed.
Alors que « la plupart des participants ont souligné le danger d’agir trop rapidement pour assouplir la politique monétaire »; seuls « certains […] ont souligné les risques baissiers pour l’économie liés au maintien d’une politique trop restrictive pendant trop longtemps », déclare la même source. La Fed semble adopter une approche plus prudente et peut-être plus lente à l’égard du début du cycle de réduction des dépenses, qui, selon les dernières estimations du marché, a été repoussé à juin.
En particulier, il a noté que les décideurs politiques étaient « généralement » d’accord sur le fait qu’une « plus grande certitude » quant à la baisse de l’inflation était nécessaire avant d’envisager une réduction des taux d’intérêt.
« Certains participants » ont souligné le risque que les progrès dans la réduction de l’inflation pourraient s’arrêter si l’économie continue à rester aussi forte qu’elle l’a été, relève les minutes du FOMC.
Il convient de rappeler que la Fed, lors de sa réunion de janvier 2024, a maintenu son taux d’intérêt directeur dans la fourchette de 5,25 % à 5,50 %, là où il se situe depuis juillet. Mais elle a laissé ouverte la possibilité de les réduire une fois que les décideurs politiques « auront acquis plus de certitude quant à l’inflation » et sa progression durable vers l’objectif de 2 % fixé par la banque centrale américaine.
Dans le même temps, les données publiées après la dernière réunion de la Fed ont montré une croissance de l’emploi plus forte que prévu et une reprise de l’inflation en janvier. Même si ces rapports n’ont pas modifié l’opinion générale des décideurs politiques selon laquelle l’inflation va continuer à décélérer cette année, ils n’ont pas aidé à établir leur « certitude » quant à la trajectoire descendante de l’inflation pour amorcer une réduction de la politique monétaire.
Enfin, les responsables de la Fed prévoient une série de risques imminents, allant des vulnérabilités « importantes » du système financier américain, notamment la chute des prix de l’immobilier commercial, à la possibilité que « la baisse de l’inflation dure plus longtemps que prévu ». Des risques qui, à leur tour, pourraient « ralentir le rythme des actions concrètes » plus qu’envisagé.