L’ancien chef du gouvernement italien, Mario Draghi, qui prépare un rapport sur la compétitivité de l’Union européenne, appelle le bloc à investir « massivement » à court terme et mobiliser de nouveaux financements publics et privés.
L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré, lors d’une réunion des ministres des Finances des 27 États membres du bloc à Gand (ouest de la Belgique), qu’« il y a eu de nombreux changements profonds ces dernières années dans le système économique mondial ». Notant que l’un des résultats est qu’« elle devra investir intensivement en Europe dans un laps de temps relativement court ».
La transition vers les énergies vertes, la lutte contre le changement climatique, la révolution numérique et le réarmement de l’Union européenne contre la Russie représentent d’énormes défis pour les 27 pays qui cherchent à réduire leurs dettes et leurs déficits budgétaires.
La question des investissements soulève des interrogations sur la possibilité d’obtenir un nouvel emprunt européen commun, après le plan de relance historique pour l’après-Covid-19, qui s’est élevé à 800 milliards d’euros. Une idée proposée par le président français Emmanuel Macron et soutenue par l’Union européenne et le commissaire économique, Paolo Gentiloni. Alors que plusieurs pays de l’Union l’ont rejeté, parmi lesquels l’Allemagne.
En outre, les besoins d’investissement posent également la question d’une meilleure intégration des marchés financiers de l’UE. Et ce, afin de mobiliser plus efficacement l’épargne privée. Un sujet sur lequel les 27 pays peinent à progresser, compte tenu des intérêts nationaux divergents.
Dans ce contexte, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, propose d’avancer avec un certain nombre de pays souhaitant mettre en place un projet européen d’épargne. Les ministres des Finances espèrent également se mettre d’accord sur une liste d’objectifs pour la création de marchés de capitaux en Europe lors de leur prochaine réunion le 11 mars.
En revanche, la mobilisation des ressources de la Banque européenne d’investissement pour financer le secteur nucléaire et les dépenses militaires a été évoquée.
Le responsable italien a déclaré que l’UE doit réfléchir à « la manière de financer ces besoins d’investissement ». Et ce, en mobilisant « une épargne privée beaucoup plus importante que par le passé et pas seulement des fonds publics ».
Mario Draghi doit remettre fin juin un rapport sur la compétitivité de l’économie européenne.