Au premier jour de sa conférence ministérielle tenue lundi 26 février 2024 à Abou Dhabi, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a appelé à une réforme du système commercial mondial. Même si elle ne devrait pas aboutir à des progrès significatifs en raison de nombreux désaccords.
La directrice générale nigériane de l’Organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, a déclaré au début de la treizième Conférence ministérielle des Nations unies, tenue dans la capitale émiratie, que face au multilatéralisme visé par toutes les parties, la communauté internationale doit s’engager dans une plus grande coopération et une réforme du système commercial mondial.
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Elle estime que « le manque de certitude et de sécurité est endémique » et que le monde d’aujourd’hui est un « endroit difficile » à vivre par rapport à la situation qui prévalait il y a deux ans lors de la dernière réunion des ministres du Commerce des Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce, selon l’Agence France-Presse.
Mme Okonjo-Iweala n’a pas nommé les pays; mais les tensions se sont intensifiées ces dernières années entre l’Occident, d’un côté, et la Russie et la Chine, de l’autre.
La situation a été exacerbée par les attaques menées par les rebelles Houthis au Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge et en mer d’Oman. Lesquelles selon eux, sont liées ou à destination d’Israël, dans ce qu’ils considèrent comme une solidarité avec la bande de Gaza.
Elle a réitéré ses avertissements émis le mois dernier sur l’émergence de signes de « fragmentation » dans l’économie mondiale menacée par les tensions géopolitiques. Tout en notant qu’il est probable que le volume du commerce mondial en 2023 sera inférieur aux attentes annoncées par l’organisation en octobre dernier. Elle s’attend également à ce que le volume du commerce mondial cette année n’atteigne pas les attentes de croissance de l’organisation.
Dernière chance
En 2022, les 164 États membres de l’OMC ont décidé d’entamer des négociations pour réformer l’organisation, dans le but d’améliorer son efficacité; mais aussi de relancer le système de règlement des différends commerciaux avant fin 2024.
Depuis fin 2019, le travail de la Cour d’appel de l’organisation est paralysé en raison du refus des Etats-Unis d’y nommer de nouveaux juges, dans une procédure qui a débuté sous l’ère du président Barack Obama et s’est poursuivie sous l’ère des présidents Donald Trump et Joe Biden.
Cependant, Mme Okonjo-Iweala a indiqué lors d’une conférence de presse que l’engagement de l’administration Biden envers l’organisation était constructif, niant les allégations d’un vide dans le leadership américain.
Au cours de son mandat présidentiel entre 2017 et 2021, Trump a lancé une guerre commerciale avec la Chine, paralysant la capacité de l’organisation à résoudre les différends commerciaux et menaçant d’en retirer son pays.
Cette conférence ministérielle est considérée comme la dernière occasion de faire progresser les négociations à cet égard. Et ce, avant les élections présidentielles américaines de novembre que Donald Trump est susceptible de gagner.