Dix semaines auparavant, la masse des Billets et monnaies en circulation (BMC) est repassée au-dessus des 20 milliards de dinars. A deux jours de la fin du mois de février, elle est à 21 190 MTND.
La première idée qui vient à l’esprit est l’effet du financement direct de l’Etat par la Banque centrale. Ce n’est pas tout à fait vrai.
Nous avons terminé l’année 2023 avec des BMC totalisant 20 842 MTND, une hausse de 2 016 MTND. A la date du 26 février 2023, la masse s’élève à 21 190 MTND, soit 348 MTD de plus depuis le début de l’année. Sur la même période en 2023, la hausse était de 12 MTND seulement.
Un premier facteur qui a contribué à cette accélération est le service de la dette interne, qui est passé par la multiplication des opérations de refinancement. Les remboursements ont totalisé plus de 2 527 MTND sur les deux premiers mois.
Un second facteur est le besoin pour les devises, surtout avec un service de dette extérieure élevée par rapport à la moyenne historique et pour un début de l’année. Il a atteint 4 563 MTND jusqu’au 20 février 2024, contre 1 734,3 MTND à la même date en 2023. Cela signifie qu’il y a eu beaucoup d’opérations d’achat de devises contre dinar, ce qui a créé un besoin additionnel de liquidité.
Ces éléments ont accentué le recours aux refinancements de la Banque centrale qui a atteint 15 579,4 MTND le 27 février 2024 contre 13 852,2 MTND à la même date l’année dernière.
Une détente attendue au second semestre
Il y a donc des raisons bien claires qui expliquent la montée de la masse de BMC. Pour le moment, nous pouvons confirmer que les tirages effectués par le gouvernement auprès de la BCT n’ont pas causé une aggravation de la masse monétaire, ce qui constitue déjà un bon signe.
En termes d’inflation, cette augmentation aura un effet, mais limité. L’indice des prix continuerait sa tendance baissière bien qu’il y ait le mois saint qui risque de décélérer cette trajectoire.
Nous pensons que les tensions vont continuer, surtout que les deux fêtes musulmanes auront lieu au cours du premier semestre de l’année. Dès l’amélioration des recettes en devises avec la saison touristique, les chiffres vont se détendre et nous allons retrouver des niveaux logiques, entre 21 et 22 milliards de dinars.