Sami Daboussi, fils du défunt Jilani Daboussi, a déclaré qu’un mandat de dépôt a été émis à l’encontre d’une médecin de la santé publique en lien avec l’affaire concernant le décès de son père. Dans une publication sur Facebook datée du 1er mars 2024, Sami Daboussi a annoncé que plusieurs autres personnes seront également impliquées dans cette même affaire, affirmant qu’il ne s’agit que d’une question de temps.
Selon les informations disponibles, Nadia Helal aurait été la médecin en charge à la prison civile de la Mornaguia, où feu Jilani Daboussi était détenu quelques heures avant son décès. Elle aurait rédigé un rapport qui aurait conduit à l’interdiction pour le défunt de recevoir des soins à l’extérieur de la prison. De plus, Mondher Ounissi, président par intérim du parti Ennahdha et actuellement en détention, serait également cité dans cette affaire.
Jilani Daboussi est décédé à l’âge de 67 ans, peu de temps après sa libération de la prison civile de la Mornaguia. Il avait été incarcéré du 7 octobre 2011 au 7 avril 2014, totalisant ainsi une détention de deux ans et demi. Cette période dépasse largement les délais légaux fixés à seulement quatorze mois.
Un long parcours judiciaire
En juin, 2017, la justice française a reçu une plainte à l’encontre de trois dirigeants du temps de la Troïka, l’ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri, l’ancien ministre de la Santé Abdellatif Mekki et contre le président provisoire de l’époque, Moncef Marzouki. En somme, il s’agit de l’affaire Jilani Daboussi, ancien député et maire de Tabarka, emprisonné (arrêté le 8 octobre 2011- libéré le 8 mai 2014) et décédé quelques heures après sa libération.
Son fils Sami Daboussi a accusé les ministres de l’époque, Noureddine Bhiri et Abdellatif Mekki, d’avoir causé sa mort survenue suite à des tortures. Le Comité des droits de l’Homme, organe de l’ONU chargé de veiller à la bonne application du Pacte international des droits civils et politiques (PIDCP), s’est prononcé, le 28 novembre 2023, sur cette affaire déposée par le collectif de défense en 2019. Le comité onusien a émis une série de “constatations” au titre desquelles il reproche aux autorités tunisiennes d’avoir “failli à leur devoir de protéger la vie de Jilani Daboussi, qui se trouvait sous l’autorité de l’Etat” et estimé que ce dernier a été victime d’une “violation des droits de l’Homme”. Ce comité dénonce “l’absence d’enquête menée par les autorités tunisiennes pour examiner les dénonciations faites sur la façon de gérer la prise en charge médicale” de Jilani Daboussi.