Dans un statut qu’il a publié dimanche 3 mars 2024, Mabrouk Korchid, ancien ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, a indiqué avoir pris connaissance, via les réseaux sociaux, de l’émission d’un mandat de recherche à son encontre par le juge d’instruction près le pôle judiciaire financier.
Tout d’abord, Mabrouk Korchid affirme n’avoir jamais refusé de se présenter devant la justice et qu’il ne le refusera jamais. Il précise que dans l’affaire actuelle, contrairement à ce qui a été dit, il a été interrogé le 22 juin 2023 pendant treize heures, en présence de ses avocats, par le juge d’instruction en charge de l’affaire. Il déclare avoir été questionné sur tous les points évoqués dans le dossier.
Il dit avoir dû répondre à ce qu’il qualifie d' »inepties rassemblées dans le dossier par les organisations I Watch et Raqaba », qu’il accuse de « propension au mensonge » et à la « fabrication de fausses preuves » dans son différend avec elles. Il affirme que ces deux organisations complotent contre lui depuis plus de cinq ans, et qu’il a fourni toutes les preuves à l’appui de ses affirmations.
Mabrouk Korchid explique que le dossier concerne ce qui est actuellement désigné sous le nom de « levée du gel des avoirs de Marouane Mabrouk ». « J’ai fourni des preuves complètes selon lesquelles les mesures ayant conduit à cette levée de la liste restreinte de l’Union européenne ont été prises après mon départ du gouvernement à la fin d’octobre 2018, soit en 2019 ».
Il précise que les procédures sur lesquelles cette levée s’est basée ne relevaient pas de ses responsabilités. De plus, lors de ses fonctions antérieures, la question a été discutée lors de conseils ministériels restreints, à l’initiative du ministère des Finances.
Mabrouk Korchid affirme avoir catégoriquement refusé toute complaisance concernant les droits de l’État qui pourraient être mis en jeu lors de la signature de l’accord d’investissement avec la partie française, après avoir remporté des litiges judiciaires contre l’État.
Il ajoute avoir fourni des garanties suffisantes à l’État, notamment en fournissant une garantie bancaire dépassant la valeur des biens en litige avec l’Union européenne, évaluée par le ministère de la Justice à 7 millions d’euros. Et que d’autres ministres demandaient qu’il soit autorisé à contracter sans condition, comme en témoigne le conseil des ministres mentionné le 18 janvier 2018.
La maladie entrave l’interrogatoire
Mabrouk Korchid a déclaré qu’à la suite de l’émission d’un mandat de dépôt à l’encontre de Marouane Mabrouk, il avait reçu une convocation de la part du juge d’instruction pour le mardi 27 février 2024 afin de poursuivre l’interrogatoire et les confrontations. Il explique n’avoir pas pu se présenter à la date indiquée et avait fourni un certificat médical à cet effet, transmis par ses collègues avocats. Ils lui ont ensuite fait savoir que le juge avait compris sa situation et confirmé que l’interrogatoire serait reporté après la période légale de vingt jours.
Il a ajouté qu’il s’était rendu devant le juge d’instruction 35 du tribunal de première instance de Tunis à sa demande le 29 février pour témoigner dans une affaire concernant l’honneur et la réputation de la Tunisie. Malgré sa maladie, il précise s’être présenté personnellement à deux reprises, par respect pour la justice et l’importance de l’affaire.
De même, il dit avoir assisté à une audience dans une autre chambre judiciaire à la demande de la famille d’un détenu dont le dossier ne pouvait être différé, mettant de côté sa maladie face à son devoir.
L’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières affirme ensuite s’être mis au repos complet et en traitement continu depuis lors, jusqu’à ce que cette décision lui soit notifiée et que la situation en arrive à ce point.
Malgré son respect constant pour les décisions des juges, il a tenu à informer tout le monde qu’il ne manquerait pas de comparaître devant tout tribunal, que la cause soit juste ou fausse…