Les poids lourds de l’OPEP+, l’Arabie saoudite et la Russie, ainsi que plusieurs autres producteurs clés prolongeront leurs réductions volontaires de l’offre de brut jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2024.
L’Arabie saoudite étendra sa réduction volontaire de production de brut d’un million de barils par jour jusqu’à fin juin. La production de brut de Riyad sera d’environ 9 millions de barils par jour jusqu’à la fin du mois de juin, selon l’annonce. La Russie réduira sa production et ses exportations de 471 000 barils par jour jusqu’à ladite période. L’Irak et les Émirats arabes unis prolongeront également leurs réductions volontaires de production quotidienne, respectivement de 220 000 et 163 000 barils par jour.
Confirmation de politique
En novembre 2023, les pays de l’OPEP+ avaient adopté une politique officielle visant à réduire collectivement leur production de 2 millions de barils par jour jusqu’à la fin de 2024.
Indépendamment de cette stratégie officielle du groupe, plusieurs producteurs de l’OPEP+ ont annoncé qu’ils réduiraient volontairement leur offre de 2,2 millions de barils par jour au total jusqu’à la fin du premier trimestre de cette année.
La dernière annonce de réduction de la production intervient dans un contexte de prix du pétrole languissant, qui s’est largement maintenu dans un intervalle étroit de 75 à 85 dollars le baril depuis le début de l’année. Malgré les réductions de l’offre, les attaques maritimes persistantes sur la route cruciale de la mer Rouge et le risque de débordement continu de la guerre à Gaza, les cours n’ont pas bougé.
À court terme, ce soutien des prix est en partie contrebalancé par une baisse de la demande due à la maintenance saisonnière imminente des raffineries en Chine, premier importateur mondial de brut, qui s’accentue généralement au deuxième trimestre.
Un prix plancher de 80 dollars
Ce matin du 4 mars 2024, les prix du pétrole ont même baissé. Le Brent a glissé de 0,05% à 83,52 dollars le baril, avant de remonter à 83,67 dollars. La prolongation des réductions a été interprétée comme le signe d’une forte détermination à défendre un prix plancher supérieur à 80 dollars le baril au deuxième trimestre.
Les prochaines négociations officielles du groupe auront lieu en juin, date à laquelle des fournisseurs de données indépendants et tiers auront finalisé leurs évaluations des capacités de production de base des membres du groupe
Très convoité, un niveau de base plus élevé entraîne une limite de production plus élevée, ce qui permet aux producteurs d’encaisser des revenus plus importants dans un contexte de prix élevés.
Fin janvier, le géant pétrolier Aramco a annoncé qu’il suspendait ses projets visant à augmenter sa capacité de production de brut de 12 à 13 millions de barils par jour d’ici à 2027, accordant la priorité à la transition écologique.
Pour la Tunisie, c’est une excellente nouvelle qui garde les prix proches des attentes. Critiqué lors de l’établissement du budget, le ministère des Finances doit aujourd’hui se frotter les mains.