Le taux d’inflation en Turquie a encore augmenté en février, enregistrant 67,1 % sur une base annuelle; contre 64,9 % en janvier. C’est ce qu’il ressort des chiffres officiels publiés dans la journée du lundi 4 mars 2024.
Au rythme mensuel, la hausse des prix des biens de consommation, alimentée par la baisse quasi continue du taux de change de la livre turque , a atteint 4,5 %.
La hausse des prix concerne notamment les produits alimentaires (+71,1 %), les transports (+78 %), la santé (+81,25 %), l’éducation (+91,8 %); ainsi que l’hôtellerie et la restauration (+94,8 %). Ainsi rapport l’Institut turc de statistique.
Cependant, les économistes indépendants de l’Inflation Research Group contestent la validité de ces chiffres officiels, même s’ils sont élevés. Ce faisant, ils signalent que la hausse des prix des biens de consommation s’élève à 122 % sur une base annuelle.
Malgré des augmentations régulières des salaires et des retraites, l’inflation reste un sujet brûlant en Turquie à une semaine du début du Ramadan qui s’accompagne souvent d’une augmentation des dépenses des ménages.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé dimanche que les résultats de la politique de « lutte contre l’inflation » commenceraient effectivement à apparaître à la fin de l’année.
Après avoir remporté un nouveau mandat en mai à l’issue des élections présidentielles, Recep Tayyip Erdogan a confié le dossier économique de son nouveau gouvernement à des experts qui ont relevé le taux d’intérêt directeur de 8,5 à 45 %, pour tenter de réduire l’inflation.
La Banque centrale turque a maintenu son taux d’intérêt directeur à 45 % fin février, marquant la fin du cycle de resserrement de la politique monétaire.
Plus tôt, le ministre turc du Trésor et des Finances, Mehmet Simsek, a déclaré lundi à la chaîne locale Bloomberg HT que l’inflation annuelle resterait élevée dans les mois à venir en raison des effets de l’année de référence et de l’absence d’impact de la politique monétaire, mais qu’elle diminuerait au cours des douze mois suivants.
Il a expliqué que le programme économique du gouvernement fonctionne mieux que prévu dans certains secteurs. Car la tendance du premier trimestre montre que les exportations nettes auront un impact positif sur la croissance et que le déficit du compte courant diminuera entre 30 et 35 milliards de dollars au cours de la période février-mars.