L’entrepreneuriat social est devenu une tendance mondiale, en réponse aux inégalités croissantes et à la crise économique, caractérisée par un taux de chômage élevé. Amel Saffar, universitaire et coach en entrepreneuriat social, dresse un état des lieux, lors de son intervention à l’événement ayant pour thème : « Investir dans les femmes entrepreneuses : accélérer le changement vers un entrepreneuriat plus inclusif organisé par l’UE à l’Insat. »
A l’issue de cet événement, Amel Saffar souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes entrepreneures. Malgré un nombre plus élevé de femmes diplômées par rapport aux hommes, leur présence dans le domaine des start-up est largement inférieure.
Elle précise dans ce contexte qu’en 2021 les levées de fonds pour les start-up dirigées par des hommes ont atteint 44 millions de dinars. Tandis que celles dirigées par des femmes n’ont réussi à lever que 0,4 million de dinars, soit moins de 1 %. » Cela met en lumière les difficultés réelles auxquelles les femmes sont confrontées pour accéder au financement et obtenir des crédits ».
Amel Saffar insiste sur le fait que malgré ces obstacles, il ne faut jamais adopter le rôle de victime, mais plutôt redoubler d’efforts par rapport aux hommes. « La persévérance est essentielle, tout comme la capacité à défendre son projet avec conviction. Convaincre son entourage est crucial, mais cela ne peut se faire sans un projet solide et la capacité à le présenter efficacement », poursuit-elle
Elle souligne également la diversité des profils de femmes en Tunisie, allant de celles qui ont achevé leurs études, en passant par les femmes urbaines jusqu’aux femmes rurales, chacune avec ses propres défis et opportunités. Les jeunes entrepreneures soutenues par leur famille ont souvent plus de facilité à se lancer que celles qui n’ont pas de patrimoine familial et ne bénéficient pas d’un soutien financier.
En définitive, comme disait Françoise Giroud : « La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »