La 2ème édition des Rencontres Maghreb Oléagineux (RMO), qui s’est déroulée les 5 & 6 mars 2024 à Rabat, a été un franc succès. Organisées conjointement par la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (FOLEA) et l’Association française de développement international des huiles et protéines végétales (Agropol), ces rencontres ont offert une plateforme d’échange unique pour aborder les défis du secteur agricole dans un contexte de changement climatique et les opportunités que les cultures oléagineuses représentent afin d’y faire face.
Mohammed El Baraka, président de la FOLEA, a souligné l’importance capitale de ces rencontres en déclarant avec conviction : « Les Rencontres Maghreb Oléagineux représentent bien plus qu’un simple événement. Elles constituent une plateforme essentielle, où les acteurs des filières oléagineuses peuvent non seulement partager leurs expertises et leurs expériences, mais également forger des alliances stratégiques et établir des collaborations innovantes. C’est ensemble que nous pouvons bâtir un avenir plus résilient et durable pour notre agriculture, en répondant aux défis complexes du changement climatique et de la sécurité alimentaire. Nous aspirons à engendrer un élan d’initiatives créatives visant à renforcer la souveraineté alimentaire et à promouvoir le développement durable des agricultures au Maghreb ».
Augustin David, président d’Agropol, a rappelé les avancées des filières oléagineuses du Maghreb depuis la première édition des RMO qui s’est déroulée à Tunis en 2022. Il a ajouté : « Nous sommes empreints d’une grande fierté en tant que coorganisateurs de ces rencontres, car elles ont mis en lumière le rôle crucial des oléagineux dans l’évolution vers une agriculture plus résiliente et respectueuse de notre environnement. En effet, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont connu des sécheresses d’une intensité rare, déstabilisant les productions et les efforts de structuration. En France, c’est un fait, les rendements stagnent, quand ils ne baissent pas, et nous invitent à observer de près ce qu’il se passe au sud. Nos filières oléagineuses ne sont évidemment pas épargnées. Mais en étant à la fois un pilier de durabilité des grandes cultures et de l’autonomie en protéine des élevages, elles font aussi partie des solutions. Nous aurions besoin de temps pour innover, nous adapter, nous organiser. Mais nous n’en avons pas. Le climat n’attend pas et il n’a pas non plus de frontière, c’est cela qui doit nous pousser à renforcer la mise en relation et la mutualisation de nos moyens ».
Le programme des Rencontres Maghreb Oléagineux a été riche en débats et en informations, proposant des visites sur le terrain, des ateliers de travail et un séminaire, le tout animé par des experts de renom dans le domaine.
Les thématiques travaillées lors des ateliers ont été : « Les oléagineux, leviers de résilience des systèmes de production face aux changements climatiques? » et « Agriculteurs, industriels et éleveurs : comment travailler en filière pour faire face à un environnement incertain ? ».
Au cours du séminaire, une table ronde a exploré le rôle des filières oléagineuses dans la résilience face aux changements climatiques et aux enjeux de souveraineté alimentaire au Maghreb. Celle-ci a abordé notamment l’évolution des politiques publiques et des critères de financement du secteur agricole, avec la participation d’acteurs clés du monde agricole tels que Brahim Laroui, directeur général de Lesieur Cristal, Yasmine Seghirate El Guerrab du Ciheam, Mustapha Chehhar du Groupe Crédit Agricole du Maroc, et Augustin David, agriculteur et président d’Agropol.
Les débats ont conduit à une conclusion centrale : les filières oléagineuses sont des leviers de résilience face aux enjeux de changement climatique et de souveraineté alimentaire. Dans son allocution de clôture, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Maroc, M. Radouane Arrach, a confirmé cette idée centrale et a rappelé l’importance de renforcer les liens entre les acteurs des filières oléagineuses du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et de la France.
Les Rencontres Maghreb Oléagineux 2024 ont formulé les objectifs communs suivants :
- Assurer une disponibilité en variétés de semences adaptées aux conditions agro-socio-économiques et aux réalités climatiques.
- Renforcer l’offre de conseil et de service de proximité aux petites et moyennes exploitations pour leur permettre d’adopter la culture des oléagineux et de développer les surfaces.
- Renforcer l’organisation des acteurs pour favoriser les échanges entre maillons de la filière.
- Limiter les risques, sur le marché intérieur, des fluctuations des cours internationaux par des systèmes de régulation des prix.
- Renforcer les initiatives de collaboration entre les pays du Maghreb et avec la France, en particulier pour la création de référentiels techniques communs.
Les acteurs se sont donné rendez-vous pour la 3e édition des Rencontres Maghreb Oléagineux afin de capitaliser sur leurs avancées respectives et de poursuivre leur collaboration dans la recherche de solutions communes.
À propos de FOLEA :
La Fédération interprofessionnelle des oléagineux (FOLEA) s’engage résolument à promouvoir le développement durable et la compétitivité des filières oléagineuses en favorisant une coopération étroite entre les différents acteurs de la filière. En tant qu’organisme clé, la FOLEA joue un rôle essentiel dans le renforcement de la filière des oléagineux au Maroc, aussi bien dans le domaine de la production que de la transformation. Son objectif premier est de consolider la souveraineté alimentaire du pays en favorisant une production locale robuste et pérenne, tout en encourageant l’innovation et la durabilité dans le secteur.
À propos d’Agropol :
Association de la filière française des huiles et protéines végétales, ses missions sont d’accompagner la structuration et le développement de filières oléo-protéagineuses durables à l’international, de contribuer aux réflexions de la filière française sur les sujets internationaux et de promouvoir le schéma interprofessionnel ainsi que les partenariats entre acteurs français et acteurs locaux.
D’après communiqué