“Nos Médinas sans plastique”, c’est le slogan d’une nouvelle campagne lancée samedi 9 mars 2024 par les ministères de l’Environnement et des Affaires culturelles, à la Place de La Kasbah, à la Médina de Tunis, quelques jours après la clôture de l’initiative “2023, année de la propreté”.
Cette nouvelle campagne, qui sera menée en collaboration avec la municipalité de Tunis et les Scouts tunisiens, a pour objectif de réduire la pollution plastique dans les médinas qui constituent les cœurs historiques des villes tunisiennes et des destinations touristiques attrayantes.
A souligner que chaque année, la Tunisie produit environ 2,5 millions de tonnes dont 10% sont des déchets en plastique, selon le ministère de l’Environnement. Environ 500 000 tonnes de plastiques sont chaque année rejetées dans la mer, ce qui provoque de grands dégâts environnementaux pour le pays et pour le milieu marin en général.
Selon les chiffres du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), la Tunisie est l’un des principaux producteurs de plastique en Méditerranée. Un milliard de sacs en plastique y sont consommés chaque année, dont 80% ne sont ni recyclés ni collectés, précise le Fonds qui estime que des pertes annuelles d’environ 60 millions de dinars sont le résultat de la pollution plastique en Tunisie.
Et bien que des mesures aient été prises pour réglementer l’import et l’export des produits en plastique et qu’une loi interdisant l’utilisation des sacs en plastique ait été émise en 2020, le pays reste confronté à de graves problèmes environnementaux, économiques et sanitaires dus à la pollution plastique, faute d’une application ferme de la loi et d’une implication suffisante de la part des différents intervenants ( citoyens, industriels, commerces…).
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L’interdiction des sacs en plastique n’a jamais été effective bien qu’elle soit exigée par le Décret gouvernemental n° 2020-32 du 16 janvier 2020, fixant les types de sacs en plastique dont la production, l’importation, la distribution et la détention sont interdites sur le marché intérieur.
L’article 3 de ce décret stipule l’interdiction de la production, l’importation, la distribution et la détention sur le marché intérieur des types suivants de sacs en plastique à savoir : les sacs en plastique à usage unique, les sacs d’emballage primaire dont l’épaisseur est supérieure à 15 microns, les sacs en plastique oxodégradables ou oxo-fragmentables, ainsi que les sacs portant la mention “sac biodégradable” dont les essais et analyses montrent qu’ils ne répondent pas aux exigences de biodégradation.
Il interdit, également, les sacs en plastique qui comprennent dans leur composition chimique une concentration totale en métaux lourds supérieure à 100 ppm.
Par ailleurs, les sacs en plastique ont été totalement, interdits dans toutes les boulangeries tunisiennes à partir du 23 mars 2023, en vertu d’accords de partenariat, signés le 17 mars de la même année, entre le ministère de l’Environnement, la chambre syndicale des boulangeries et (UTICA) et le groupement professionnel des boulangeries modernes (CONECT).
Mais, dans la réalité, plusieurs boulangeries distribuent toujours des sacs en plastique à usage unique. D’autres ont profité de l’occasion pour facturer aux clients une nouvelle catégorie de sacs, mais toujours en plastique.
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Sur un autre plan, le département de l’environnement avait clôturé, le 7 mars 2024, l’initiative “2023 année de la propreté”, visant à consolider la prise de conscience environnementale en mobilisant au quotidien, citoyens, administrations centrales et locales, établissements publics, organisations non gouvernementales, associations, entreprises et, plus généralement, toute personne résidant en Tunisie.
Parmi les objectifs assignés à cette initiative, figure l’amélioration du ressenti général quant à la propreté et l’esthétique des espaces de vie communs. Sauf que la réalité est malheureusement toute autre. L’insalubrité continue à battre son plein partout dans le pays.
Les ordures envahissent les rues et ruelles des villes et villages et les espaces publics, des tas d’immondices sont déversées sur les chaussées, les bacs à ordures ayant atteint leurs limites, les fleuves et les oueds se sont transformés en décharges à ciel ouvert au vu et au su des autorités, les forêts de sacs en plastique accrochés aux arbres continuent d’enlaidir les paysages.
Avec TAP